Un léger frémissement dans la situation au Mali, et plus particulièrement le nord du pays, est enregistré depuis quelques jours, sur le plan diplomatique.
Le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas soutenu la résolution apportée, mardi, par l’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest qui est de créer une force d’intervention au Mali. Il demande aux initiateurs de détailler les objectifs de cette intervention, avant de prendre une décision. La situation au Mali demeure très tendue, avec une prédominance des groupes armés sur une bonne partie du territoire dans le Nord.
Les prémices d’une intervention militaire prennent forme à l’ombre d’un périple du Premier ministre, Cheikh Modibo Diarra en Algérie, en France et plus récemment en Mauritanie, pour tenter de trouver une issue à la crise qui semble durer dans le temps et dans l’espace au profit des réseaux criminels.
L’Algérie, bien qu’ayant observé une stricte neutralité dans la crise malienne depuis le début des combats et jusqu’à la chute des villes du nord, est perçue comme un passage obligé pour un règlement rapide de cette crise.
Lors de sa visite à Alger pour rencontrer le Président Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre malien avait déclaré: «Je suis venu en Algérie, qui est un pays frère, ami et voisin, pour voir le Président Abdelaziz Bouteflika qui nous a accompagnés tant de fois quand nous avons eu des problèmes similaires. Lorsque le Mali vit des situations telle que celle que nous connaissons aujourd’hui, la première étape de notre gouvernement consiste à venir consulter en premier lieu nos voisins, amis et frères afin de pouvoir réfléchir à la voie à suivre et résoudre les difficultés que nous vivons. Je suis là pour prendre conseil».
Un conseil qui détermine la position de l’Algérie et dont prendra connaissance la France et la Mauritanie, qui ont reçu la visite du Premier ministre.
L’Algérie sera-t-elle favorable à une éventuelle décision de la Cedaeo, qui, soutenue par la France, approuve une intervention militaire?
Tout dépendra de la volonté du Mali, confient des sources sécuritaires, précisant que l’Algérie soutient une solution basée sur le dialogue souhaitant éviter le recours à la force.
D’ailleurs, cette alternative vient d’être écartée par le Conseil de sécurité de l’ONU qui, doutant de la nécessité d’une intervention militaire, sollicite les initiateurs de cette démarche à détailler les objectifs de cette intervention, avant de prendre une décision.
Par cette prise de position, le Conseil de sécurité a douché les ardeurs des partisans d’une solution musclée : la Cédéao et l’UA, qui avaient appelé à une intervention militaire au Nord du Mali, contre les groupes armés de tous bords qui contrôlent la région.
Contrairement à la France, les USA, la Russie et la Chine ont émis des réserves lors de la réunion du Conseil de sécurité quant à une intervention militaire, laquelle, selon eux, devrait être plus précise sur le plan logistique des moyens humains et matériels à engager et notamment la stratégie militaire à développer.
Premier couac dans le règlement ‘’militaire » de la crise malienne ?
En fait, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas soutenu la résolution apportée, mardi, par l’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest qui est de créer une force d’intervention au Mali.
Des représentants du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avaient également appelé l’Onu à soutenir « en toute urgence » une opération destinée à rétablir l’intégrité territoriale du Mali. L’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest souhaitent créer une force d’intervention et envoyer des troupes au nord du pays, sous mandat de l’Onu, qui a montré cependant une certaine réserve à cette proposition.
Sans rejeter l’idée d’une intervention par le biais de cette force, l’Onu s’interroge sur le coût, les véritables raisons, le cadre et les éventuelles conséquences politiques et sociales d’un déploiement militaire massif au Mali.
Selon des sources diplomatiques proches de l’organisation, ‘’l`Onu doit en savoir davantage sur les objectifs de la force, comment elle sera mise en œuvre et quels seront ses soutiens logistiques et financiers ».
Mais, les portes ne sont pas fermées et de nouvelles discussions sur la situation au Mali sont prévues, cette semaine au Conseil de sécurité.
Les membres de l’UA et de la Cédéao devront fournir plus d’informations pour convaincre le Conseil de sécurité de donner son feu vert à une intervention militaire au Mali.