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Enlèvement de Soumaïla Cissé : Une responsabilité partagée
Publié le lundi 6 avril 2020  |  L’aube
Convention
© aBamako.com par momo
Convention locale de la JCI Bamako Espoir
Bamako le 24 septembre 2016 l`honorable Soumaila cisse a parrainé la Convention locale de la JCI Bamako Espoir a l`hôtel Kinpinski
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L’enlèvement de l’Honorable Soumaïla Cissé ? En tout état de cause, l’Etat malien et la Communauté internationale sont coupables de négligence en ce qui concerne les dispositifs sécuritaires à envisager autour de tous les candidats aux élections législatives qui se tiennent à un moment où, dans les Régions du Nord et du Centre du pays, attaques terroristes, assassinats, grand banditisme, trafic de drogues et prise d’otages sont le lot quotidien des populations.
«Quand un Etat est trop fort, il nous écrase ; mais, lorsqu’il est faible aussi, nous périssons», apprend on d’un grand penseur. Ce qui atteste, à notre humble avis, que pour toute Nation d’un Grand Peuple comme le nôtre il faut un Etat capable, présent, un système de gouvernance non défaillant à tous les niveaux. Surtout lorsqu’il s’agit de la gestion des dossiers relevant de la Politique de souveraineté nationale comme la Défense ou l’Intégrité du territoire, la Justice et la Sécurité des Personnes et des Biens.

En effet, vu les circonstances dans lesquelles le Président de l’Union pour la République et la Démocratie est tombé, le 25 mars 2020, aux mains des terroristes sévissant dans les Régions du Nord et du Centre du Mali et le silence observé au haut sommet de l’Etat, il y a un sentiment frisant la défaillance du système de gouvernance au plan sécuritaire. Cela, pour ne pas se hâter vers l’idée de conspiration savamment camouflée quelque part. En substance, il y a un motif de doute qui plane sur les fins esprits. Du moins, ce sont là des griefs, des ressentiments qui animent les débats dans les salons feutrés et grins de Bamako et dans presque tous les états-majors politiques. Tant sur la place publique que sur les réseaux sociaux, c’est le doute qui plane sur la bonne foi de l’Etat qui enflamme les esprits.



L’Etat malien et ses partenaires…

Ainsi, pour certains, le Gouvernement et les troupes étrangères, massivement déployées dans la Région, sont censés de mettre des dispositifs sécuritaires adéquats au service de tous les candidats durant cette période de campagnes électorales à haut risque. Certes, le Gouvernement, par la voix de son Porte-parole Yaya Sangaré puis par celle du Président IBK en personne, tous deux quelques jours après le rapt, ont fait des déclarations. Mais ce ne fut que de condamnations de principe que d’aucuns qualifient même de laconiques.

En tout état de cause, il semble incompréhensible que le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, ne s’est pas adressé spécialement et à temps à la Nation au lieu d’en faire une simple allusion lors d’une interview à l’occasion des législatives, le dimanche 29 mars 2020. Dans ce kidnapping, un doigt accusateur est pointé vers le Gouvernement. A cause de la légèreté du dispositif sécuritaire, du retard enregistré dans le déploiement des forces de sécurité pour traquer les ravisseurs et la timidité ressentie dans le ton employé par son Ministre porte-parole pour confirmer officiellement cette disparition de Soumaïla Cissé révélée plutôt par voie de presse, le Gouvernement malien, le Comité de suivi de l’exécution des recommandations du Dialogue national inclusif et le Bureau de la MINUSMA dans la Région ne sauraient être exemptes d’accusations de négligence et de preuve d’irresponsabilité dans leur devoir régalien de veiller en tout lieu et en toute circonstance sur la sécurité de tous les acteurs politiques en campagnes électorales sur le terrain. Politiquement et moralement, ils sont responsables et tous doivent s’assumer au cas où des mauvaises langues iraient jusqu’à pressentir à un acte de complicité tacite, inédite avec les ravisseurs qui seraient du Groupe d’Amadou Kouffa et/ou d’Aqmi.

Au passage, rappelons que lors du Sommet de Pau, fin 2019 passé, le Président IBK a eu le mandat de son homologue français, Emanuel Macron, d’organiser à tout prix ce scrutin législatif pour légaliser le Parlement de Bagadadji. A cet effet, la France a, à son tour, le devoir d’instruire à ce que les troupes de la Barkhane épaulent le Mali pour garantir la sécurité de tout le processus électoral enclenché malgré les défis majeurs à relever au plan sanitaire également.

Sans ambages, Paris, bien qu’étant submergé à son tour par la propagation du coronavirus, devait jouer en amont un rôle décisif pour prévenir ce cas de figure dramatique advenu à Niafunké.



Où est la volonté politique pour sa libération ?

L’on se rappelle ensuite qu’aux lendemains de la présidentielle 2018 soldée par une victoire du Président IBK, le candidat malheureux, Soumaïla Cissé, avait refusé de reconnaitre les résultats, attestant que ceux-ci étaient émaillés de fraudes massives et de bourrage d’urnes.

Nonobstant, pour bon nombre d’observateurs, cette contestation du Leader de l’Union pour la République et la Démocratie, Chef de file de l’opposition, aurait dû appartenir désormais au passé, surtout lorsqu’on sait qu’il y a eu, par la suite, des rencontres marquantes entre les deux Rivaux, considérés jusque-là comme des amis réconciliés pour de bon.

Cette tournure est à l’avantage des Groupes terroristes, des Hommes d’Amadou Kouffa et d’Iyad Ag Ghali. Car, elle tend à obliger Bamako de négocier avec le couteau sous la gorge. Du moins s’il y a une réelle volonté politique du côté d’IBK d’obtenir rapidement la libération de son « frère » Soumaïla Cissé sain et sauf. Déjà, selon une certaine source non authentifiée encore, les ravisseurs poseraient deux options sur la table dont la première est relative à un échange de prisonniers et le paiement d’une faramineuse rançon d’un milliards de francs CFA.



Et si Soumi ne s’y était pas rendu cette année?

Etant donné que Niafunké est non seulement son cercle natal mais aussi et surtout le bastion électoral de son parti et qui très convoité par les adversaires coriaces issus des autres partis politiques, le leader de l’URD est contraint d’y aller battre campagnes. Même si, au plan sécuritaire, c’est aux risques et périls de sa personne physique. Selon un Haut Responsable de l’URD, il était clairement établi que Soumi se trouvait dans un véritable dilemme cornélien, à savoir s’aventurer sur un terrain aussi dangereux d’un côté et, de l’autre, laisser le champ libre à ses concurrents jaloux de son aura politique dans la zone. Comme entre deux maux il faudra toujours opter pour celui que l’on estime être le moindre, voilà implicitement Soumaïla Cissé choisir d’aller battre campagnes auprès des siens. Cela, sans donc s’assurer de sa sécurité sur le terrain. Et en vrai Leader politique, Homme de convictions profondément ancrées, il s’est résolu à respecter la tradition de sillonner les différentes localités constituant sa base électorale, regorgeant son potentiel électoral. Ce, afin de préserver les acquis en termes de voix à conquérir. Reste à savoir ou peu importera à quel prix et comment le Gouvernement aura à s’y mettre pour obtenir sa libération. Surtout qu’il est estimé être un gros poisson pour les pseudos Djihadistes.

Djankourou
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