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Les responsables des syndicats des commerçants face à la presse : « sans les mesures d’accompagnement, il est hors de question de fermer les marchés »
Publié le mardi 7 avril 2020  |  Le Pays
Opération
© aBamako.com par A.S
Opération de libération des voies dans la capitale
Bamako, le 03 mars 2014. S` est s` effectuée dans la ville de Bamako, une opération consistant à libérer les voies occupées par les petits commerçants de la place.
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Hier, lundi 6 avril, la corporation syndicale des commerçants du Mali a animé un point de presse. C’était au siège de l’association des commerçants voyageurs du Mali et de la diaspora malienne (Acovmadia), sis au grand marché. À cette occasion, les syndicalistes ont clarifié leurs positions par rapport à une éventuelle fermeture des marchés du pays de 16H à 5H du matin en raison du coronavirus.


Dans le cadre de la lutte contre la maladie épidémiologique du covid-19, le Gouvernement du Mali envisage, via le président de la chambre et d’industrie du Mali, de fermer les marchés à partir de 16H jusqu’à 5 H du matin. Contre la décision, la corporation syndicale des commerçants est vent debout.

La tenue de ce point de presse a, entre autres, enregistré, la présence du président des commerçants détaillants du Mali, Ibrahim Maiga, préside de l’acovmadia ; Mamadou Coulibaly, secrétaire général du marché Dibidani ; Mohamed Haidara, président des associations et groupements du Hall de Bamako ; Salif Simpara, président des associations des marchés de Bamako.

En la matière, le président des commerçants du Mali, Ibrahim Maiga, a été, dès l’entame de ses propos, succinct : « Nous ne sommes pas d’accord avec le Gouvernement qui veut fermer les marchés à partir de 16H. Comment peut-on décider de fermer les marchés sans l’avis et la consultation des responsables de marchés ». Pour lui, la fermeture est possible si le Gouvernement accompagne les commerçants.

« Tout est cher au Mali. Il est hors de question de fermer les marchés sans des mesures d’accompagnement de la part du Gouvernement. Entre nous et le Gouvernement, il nous faut une décision consensuelle en la matière. Nous avons beaucoup de choses à dire au Gouvernement, voire des propositions pour cette fermeture ». Et le syndicaliste Ibrahim d’expliquer : « Il ne s’agit pas de prendre des décisions similaires à celles des autres pays. Est-ce que le Gouvernement peut renoncer aux impôts et taxes payés par les commerçants pour cette année 2020 ? Ce n’est pas le Gouvernement qui nourrit les gens. Il ne paie pas nos loyers ni nos magasins ou autres choses. Est-ce qu’il peut faire quelques choses pour les commerçants en cas de fermeture ? Nous craignons tous du virus, mais le Gouvernement peut faire quoi pour ceux qui commencent leur vente à partir de 16H sur les marchés ? Peut-il décider de renoncer au paiement d’électricité et de l’eau pour les gens ? ».

Le syndicaliste n’en décolère pas et précise : « Avec le couvre-feu, on devient tous perdant. Ce couvre-feu n’a jamais arrangé les marchands. Ceux qui vendaient des haricots et autres aliments pour le public ne font rien, ils sont tous à la maison actuellement. Cela est une perte énorme pour eux et pour leur famille. On ne peut pas s’assoir et regarder des décisions pareilles de cette fermeture. Contrairement à nos attentes, ce couvre-feu est en train d’aggraver l’insécurité au niveau des marchés.

Des gens se mettent en tenue de police et de gendarme pour des cambriolages et des pillages de boutiques. La semaine dernière, un jeune commerçant dont sa boutique se trouve au niveau du ‘’marché rose’’, une partie du grand marché, a été tué. Il a reçu trois balles dans la tête par un individu non identifié qui est parti avec sa moto ». Le syndicaliste dément toute information portant sur la désinfection du grand marché de Bamako par les autorités. « Le grand marché n’a nullement été désinfecté, ils ont menti. Par les réseaux sociaux, nous avons, nous-mêmes, appris cette désinfection du grand marché », a-t-il confié.

En clair, Ibrahim Maiga reste sûr qu’il n’y a pas de fermeture des marchés à partir de 16H sans des mesures d’accompagnement, voire un consensus entre les autorités et les représentants des commerçants (syndicats). Abordant dans le même sens, Mamadou Coulibaly, secrétaire général du marché de ‘’dibidani’’ dit « niet » à la décision gouvernementale. De son côté, le président des associations et regroupements du Hall de Bamako, Mohamed Haidara, invite le Gouvernement au dialogue avec les syndicalistes. Il sollicite l’aide des autorités à la population. Pour Salif Simpara, fermer les marchés n’est pas une solution. Celui-ci prône pour la sensibilisation des commerçants, à la place d’appliquer cette décision.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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