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Gouvernance politique : IBK et le pari des mauvaises élections
Publié le mercredi 8 avril 2020  |  Mali-Horizon
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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La présidentielle et les législatives de 2013 ont eu leur lots de contestations. Les élections communales de 2016 donneront lieu à d’abondants contentieux devant les tribunaux…La présidentielle de 2018 a été suivie d’une houleuse crise post-électorale. Le 1er tour des législatives de 2020 n’échappent pas à cette…règle.
Dans plusieurs bureaux de vote de Bamako et de ses environs, à peine entre 10 et 15 % des électeurs ont accompli leur devoir civique lors du 1er tour des élections législatives du dimanche 29 mars 2020. Un pari peu honorable gagné par IBK, son Premier ministre et le ministre de l’Administration territoriale.

Le président de la République, IBK, son Premier ministre, Dr Boubou Cissé et le ministre de l’Administration territoriale, Boubacar Alpha Bah dit Bill ont presque juré que le 1er tour des élections législatives de 2020 doit se tenir le dimanche 29 mars. C’est désormais chose faite, mais dans quelles conditions et avec quel taux de participation ?

En effet, les centres de vote étaient quasiment déserts hier dimanche lors du scrutin législatif. Le constat de ce quasi-boycott était encore saisissant dans les centres de vote de Bamako. Dans les six circonscriptions des communes de la Cité des trois caïmans, les électeurs se sont fait littéralement désirer.

La conséquence est que les députés qui seront issus de cette élection ne seront pas des plus représentatifs. Le taux de participation devrait, selon les observateurs, tourner autour des 20 % au plus au plan national. La menace de la pandémie du covid-19 a sérieusement démobilisé les électeurs.

Selon les observateurs, les autorités ont tenu à ce scrutin pour des raisons économiques et institutionnelles.

Il était fortement souhaitable et obligatoire de renouveler les membres de l’Assemblée Nationale, dont le mandat avait expiré depuis décembre 2018. Surtout qu’une écrasante majorité de la classe politique nationale a pendant longtemps plaidé pour la tenue de ce scrutin pour l’amorce d’une nouvelle législature. Mais l’on se demandait à un moment s’il ne fallait pas trouver une autre solution afin de freiner le regroupement pour le vote du fait de la menace du coronavirus et du fait de la menace sécuritaire. Comment expliquer que la campagne électorale ait été entachée par des attaques armées, des enlèvements et maintenir le scrutin ? Comment comprendre qu’après l’enlèvement du chef de file de l’opposition par des groupes armés (alors qu’il était en campagne) le scrutin puisse être maintenu ? Ce sont là des questions que se posaient plusieurs observateurs.

Il semble que les dépenses électorales engagées par le gouvernement ont pesé dans la balance et empêché le report du scrutin. Si le report devrait être décidé, expliquent des experts financiers, l’Etat devrait contracter une dette colossale liée au matériel électoral mais aussi à son obligation de dédommager les candidats.

Par ailleurs, le trio IBK-Boubou- Bill avait une certaine pression des acteurs politiques décidés à se faire loger à l’Assemblée Nationale. IBK devrait se servir de ce scrutin pour « caser » certains cadres impatients de tirer leur épingle du jeu politique, à quelques trois ans de la fin du mandat présidentiel.

En outre, conscient de perdre son influence politique sur le jeu institutionnel du pays au fur et à mesure que son dernier mandat tend vers sa fin, IBK et ses amis politiques du RPM devraient chercher à placer leurs pions dans l’architecture parlementaire et gouvernement le plus tôt que possible. Le visage de la prochaine Assemblée Nationale devrait aussi déterminer la configuration de la prochaine équipe gouvernementale.IBK doit beaucoup se préoccuper de la situation des cadres et députés sortants comme Karim Kéita, Mamadou Diarrassouba, Me BaberGano, Moussa Timbiné, Bakary Togola, etc.

Enfin, certains responsables et cadres politiques tiennent beaucoup à se faire élire député pour échapper à d’éventuelles poursuites judiciaires du fait des actes de gestions dont ils sont responsables. Pourront-ils atteindre leurs objectifs ? L’avenir immédiat nous le dira.

Baba Djilla SOW
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