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Vente des légumes pourris dans les marchés de Bamako : -Une menace pour la santé publique ! -où sont passés les services d’hygiène publique et l’association des consommateurs ?
Publié le jeudi 9 avril 2020  |  Le Pays
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Pendant que tout le monde est engagé pour une lutte implacable contre la pandémie du Coronavirus, les populations de Bamako sont exposées à des maladies par des pratiques peu orthodoxes de certains citoyens. Des femmes, commerçantes certainement, ont été filmées en train de ramasser des légumes pourris, déversés au niveau de la zone aéroportuaire, pour revenir les vendre dans les marchés de Bamako. Quel danger pour la santé publique !  Les services d’hygiène publique et l’association des consommateurs sont interpellés.

L’incivisme, le laisser-faire… on aura tout vu au Mali à cause du laxisme des autorités en place. Des centaines de Maliens ont été choqués de voir hier, mercredi 8 avril 2020, sur les réseaux sociaux, des dames en train de faire le tri des légumes pourris déversés à la zone aéroportuaire afin de les revendre sur les marchés. « Nous sommes au dépotoir de la zone aéroportuaire. Des femmes sont en train de faire le tri des légumes déversés ici afin de les vendre dans nos marchés. C’est moi-même, Madou Konaté, habitant de Daoudabougou, qui filme la scène. Je suis sur place. Des femmes et des hommes chargent des motos tricycles de ces légumes. Ils ont rempli plusieurs sacs de ces légumes pourris. Depuis hier, ils ont fait plus d’une vingtaine de chargements de motos tricycles », a révélé Madou Konaté, l’auteur de la vidéo de 4 minutes et quelques secondes.

Légumes incendiés quelques heures après la vidéo de Madou Konaté

Après avoir vu la vidéo, nous sommes allés sur le terrain pour nous imprégner des réalités. Même si à notre arrivée à 13 heures, les légumes étaient déjà incendiés, on pouvait quand même identifier sur place, des choux pommes, du poivre … « Ce matin, beaucoup de gens ont visité le lieu, mais après, ils ont brûlé les légumes qui étaient déjà pourris », nous laisse entendre un jeune assis non loin de ladite localité. Selon les témoignages de ce jeune, c’est l’État, à travers la police, qui a incendié ces légumes.

À qui la faute ? Le Gouvernement ou ceux qui déversent ces produits au niveau des dépotoirs ?

Les commentaires vont bon train sur les réseaux sociaux. Si certains accusent les gouvernants d’être les fautifs, d’autres trouvent ceux qui déversent ces légumes sur les tas d’ordures responsables. L’État n’a-t-il pas de contrôleurs ? Pourquoi ne pas exiger aux commerçants la destruction de tous les produits pourris, y compris les légumes ? Pourquoi les commerçants, eux aussi, ne détruisent pas ces légumes au lieu de les déverser au niveau des dépotoirs ? Voilà des questions que nous nous posons. Ce qu’il faut dire, l’État a failli et ne peut être que le coupable dans cette affaire. Il pouvait, s’il était organisé, prévoir des solutions à tous ces problèmes.

Les services d’hygiène et l’association des consommateurs interpellés

La vente de ces produits pourris constitue un grand danger pour la santé publique. Ces légumes sont-ils contrôlés dans les marchés avant leur vente par les services d’hygiène ? Ce n’est pas évident. Pourtant la plupart des familles de la capitale malienne s’approvisionnent en légumes dans ces marchés et avec ces commerçantes détaillantes. Quant à l’association des consommateurs, si elle travaille pour le bonheur des consommateurs, elle doit pleinement jouer son rôle pour exiger à l’État le contrôle de ces légumes avant leur vente.

Chacune de ces deux structures doit pleinement jouer son rôle pour ne pas exposer les consommateurs maliens aux maladies à travers la consommation d’aliments pourris.

Boureima Guindo

Source : Le pays
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