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Affaire Mahamadou Camara : IBK blanc comme nègre
Publié le jeudi 9 avril 2020  |  Le Canard Déchaîné
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© aBamako.com par A.S
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La rumeur court, folle et fofolle : le pouvoir serait rouge de colère, après l’arrestation de l’ex-chef de cabinet d’IBK. Mais selon le procureur chargé du Pôle Economique et Financier, aucune pression n’a été exercée ni sur le parquet, ni sur le juge d’instruction.

Face aux rumeurs, folles et fofolles, qui circulaient sur des pressions exercées par le pouvoir sur le procureur du Pôle Economique et Financier, dans la procédure des dossiers liés aux « équipements militaires » et à « l’achat controversé » du Boeing présidentiel, une délégation du SAM et du SYLIMA ont rendu visite, la semaine dernière, à Mamoudou Kassogué, procureur du Pôle Economique et Financier.

Le pouvoir laisse faire la justice

Si l’arrestation de Mahamadou Camara est perçue, par certains citoyens, comme un « abus », le pouvoir, lui, se garde bien d’interférer dans ce dossier.
« Nul n’est et ne sera au-dessus de la loi », déclarait IBK, à l’entame de son second mandat. Contrairement aux rumeurs circulant sur une prétendue « colère d’IBK » après l’arrestation de son ex-chef de cabinet avec rang de ministre, le président de la République semble tenir parole. Comme l’atteste le procureur en charge du Pôle Economique et Financier.
« Aussi bien le paquet que le juge d’instruction n’ont subi, directement, aucune pression jusqu’ici dans la procédure », a-t-l indiqué.
Outre Mahamadou Camara, plusieurs ex-ministres et proches d’IBK ont été cités dans ces deux dossiers. Il s’agit, entre autres, de Soumeylou Boubeye Maïga, ministre de la Défense au moment des faits, Mme Bouaré Fily Sissoko, Moustaph Ben Barka, ex-ministre, Sidi Mohamed Kagnassy, ex-conseiller spécial d’IBK. Ils sont soupçonnés de « favoritisme », « faux et usage de faux », « faux en écriture » pour un montant global de plus de 38 milliards CFA.

Le procureur droit dans ses babouches

Depuis l’arrestation de Mahamadou Camara et de Nouhoun Kouma, opérateur économique cité dans cette affaire, des Maliens et pas des moindres s’indignent sur l’iniquité de la procédure. Pour nombre d’entre eux, la justice malienne est à géométrie variable.
« Une certitude est constante : Mahamadou Camara avait lui-même rang de ministre à la même époque. Pourquoi ne pourrait-il pas bénéficier de la même procédure ? S’agit-il de sacrifier une personnalité malienne, dont la probité n’avait, jusqu’à présent, jamais été mise en doute une seule fois ? », s’interrogeait le doyen Diomansi Bomboté, dans les colonnes du quotidien privé « L’indépendant ».
Ces réactions ont poussé une délégation du SAM et SYLIMA, les deux syndicats de la magistrature à rendre visite au procureur en charge du Pôle Economique et Financier. Objectif : s’informer davantage sur la gestion de ces deux dossiers, qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive.

Soutien indéfectible du SAM et du Sylima

Selon Mamoudou Kassogué, ceux qui protestent contre l’arrestation de Mahamadou Camara font une interprétation biaisée des dispositions de l’article 616 du code de procédure pénale.
« L’article 616 du code de procédure pénale n’accorde le privilège de juridiction qu’aux seules personnalités ayant rang et prérogatives de ministre. S’agissant de l’inculpé (ndlr : Mahamadou Camara) susvisé, il n’avait, simplement, que rang de ministre comme l’atteste d’ailleurs son acte de nomination »
Rappelant à ses visiteurs que le droit pénal est d’interprétation stricte, le procureur du Pôle Economique et Financier estime donc qu’il n’a fait qu’une « application judicieuse de la loi dans cette procédure et que sa position demeurera constante ».
A l’issue de ces explications, la délégation du SAM et du Sylima met l’exécutif en garde contre toute « velléité d’immixtion dans ces deux dossiers. Avant de rassurer le procureur du Pôle Economique et Financier de son indéfectible soutien.
Comme on le voit, IBK apparaît blanc comme nègre dans cette affaire, pardon blanc comme neige. Mais pour combien de temps encore ?
Bien Mali(e)n, qui pourrait le dire.

Oumar Babi
Source : Canarddechaine.com

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