La décision de créer un fonds de solidarité nationale contre le coronavirus aurait suscité plus d’engouement si le Président Ibrahim Boubacar Kéïta, son Premier ministre et les membres du gouvernement avaient montré l’exemple en mettant la main à la poche.
Le Compte spécial de lutte contre le coronavirus ouvert par le gouvernement continue de recevoir des fonds. Le secteur privé a fait une contribution de 500 millions de francs CFA. Dans un communiqué daté du 7 avril dernier, la Présidente de la Cour Constitutionnelle a annoncé que «le cadre de concertation des présidents des institutions de la République : Assemblée nationale, Cour Suprême, Cour Constitutionnelle, Haute Cour de Justice, Haut Conseil des Collectivités et Conseil économique, social et culturel, a versé un montant de six millions de francs CFA (6 000 000) en guise de contribution au compte spécial de lutte contre le coronavirus ouvert par le gouvernement».
Jusque-là, personne n’a entendu parler d’une contribution du Président de la République, du Premier ministre ou des membres du gouvernement. Et pourtant, ils devraient être les premiers à mettre la main à la poche. Il faut qu’ils passent à la caisse. En Mauritanie, le président Mohamed Ould Ghazouani a décidé de verser trois mois de son salaire au Fonds national de solidarité sociale pour lutter contre le coronavirus et ses conséquences.
Le Premier ministre rwandais, Edouard Ngirente, a annoncé dans un communiqué en date du 5 avril que les membres du gouvernement, les directeurs de cabinet, les chefs d’institutions publiques et d’autres hauts responsables devront renoncer à un mois de salaire pour aider les plus pauvres à résister à l’impact de la crise économique liée au coronavirus. Le président du Malawi, Peter Mutharika, a baissé son salaire et celui de ses ministres afin de dégager des fonds pour financer la lutte contre la pandémie. En Bulgarie, les ministres et les députés vont reverser leur salaire pendant toute la période de confinement au système de santé publique pour lutter contre le Covid 19.