Les victimes enlevées à Gao sont détenues en otage depuis avril dernier
Tout porte à croire que les négociations reprises la semaine dernière pour la libération des sept otages algériens, détenus par l'organisation islamiste armée du jihad en Afrique de l'Ouest, «Mujao», une dissidence d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) s'orientent vers un aboutissement positif. C'est ce que nous confient des sources proches du dossier que confirme le «Mujao» par le biais de son porte-parole, Adnan Abu Walid Sahraoui, qui souligne:«Les négociations pour la libération des otages algériens avancent.» Cette déclaration intervient au terme d'un acheminement de médicaments à l'un des otages atteint de diabète. A ce propos, la même source déclare: «Vu l'avancement positif des pourparlers, nous avons accepté des médicaments pour un des otages algériens. Il a reçu les médicaments contre le diabète». Les victimes enlevées à Gao sont détenues en otage depuis avril dernier. L'Algérie avait rompu les négociations une première fois après que ce même mouvement islamiste armé eut proféré des menaces en imposant un ultimatum aux négociateurs algériens sous peine d'exécuter l'un des otages européens si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Chose inadmissible pour l'Algérie qui est résolue à n'admettre aucun chantage ou à verser une rançon. A l'origine de la reprise des négociations, des médiateurs dont l'identité n'a pas été dévoilée. Les ravisseurs qui exigent une rançon de 30 millions d'euros et la libération de plusieurs de ses membres détenus en Mauritanie, dont deux sont accusés d'avoir participé à des enlèvements et de 15 millions d'euros contre la libération des sept diplomates algériens, auraient-ils renoncé à leur exigence? Nos sources certifient, en tout cas, qu'aucune rançon ne sera versée par l'Algérie décidée à faire aboutir les actions entamées pour la libération des otages algériens, donnant ainsi une lueur d'espoir de voir les sept diplomates rejoindre leurs familles. Quelles garanties cherche donc à obtenir cette organisation? Personne ne semble en mesure de dévoiler ou de prétendre à une réponse même sous réserve, du moins pour le moment, soutiennent nos sources. Cela dit, le nombre d'otages détenus par les groupes terroristes qui travaillent tous de concert est de 16 victimes avec les six Français enlevés au Niger et au Mali. Les terroristes qui contrôlent une grande partie du Mali menacé de partition, entendent ramasser le maximum d'argent. La prise d'otage demeure la grande plaie au Mali qui peine à trouver des solutions, même conjoncturelles à la crise politico-sécuritaire, créée par différentes factions rivales à l'assaut du pouvoir. Entièrement sous la mainmise des milices d'Al Qaîda avec la complicité des réseaux criminels qui s'adonnent à tous genres de trafics, le Mali est à deux doigts d'une intervention militaire étrangère que la Cédéao compte engager. 3300 soldats de différents pays de l'Afrique de l'Ouest seront mobilisés au Mali, comme indiqué dans notre édition d'hier. Une décision qui va à l'encontre des réserves du Conseil de sécurité de l'ONU qui a exprimé, par deux fois, ses doutes quant à la nécessité d'un recours à la force.