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Mali: une mine fait 3 morts, l’ONU s’alarme de la dégradation dans le centre
Publié le vendredi 10 avril 2020  |  AFP
Libération
© aBamako.com par A S
Libération de la ville de Gao.
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Un sous-préfet malien et deux autres personnes ont été tués jeudi par l’explosion d’une mine dans le centre du pays en guerre, où l’ONU s’alarme d’une aggravation des violences au cours des dernières semaines. Le sous-préfet circulant dans un convoi militaire a trouvé la mort quand son véhicule a sauté sur un engin explosif improvisé entre Korou et Dinangourou, a indiqué un responsable du ministère de l’Administration territoriale sous couvert d’anonymat.

Deux autres personnes ont été tuées, a-t-il dit sans préciser s’il s’agissait de civils ou de soldats.Le Mali est en proie depuis 2012 à des insurrections indépendantistes et maintenant jihadistes ainsi qu’à des violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Parties du nord, les violences ont gagné le centre où elles se concentrent à présent, et se sont propagées au Burkina Faso et au Niger voisins.En dehors des attaques contre l’armée ou les populations, la pose de mines artisanales le long des principaux axes de communication a fait des dizaines de morts chez les soldats maliens ou étrangers et chez les civils.La mission de l’ONU au Mali (Minusma) s’est alarmée jeudi d’une nouvelle détérioration sécuritaire dans le centre du Mali, en particulier d’une augmentation des violences entre communautés.Depuis mars, "nous avons constaté une hausse dans les affrontements intercommunutaires, mais aussi des attaques contre la population par des éléments armés extrémistes", a dit Joanne Adamson, représentante spéciale adjointe de la Minusma à la presse. Entre le 1er mars et le 3 avril, plus de 70 personnes ont été tuées dans des attaques attribuées à des groupes extrémistes, des chasseurs traditionnels dozos et des milices d’autodéfense, a-t-elle dit.Depuis que des groupes armés se proclamant jihadistes pour certains y ont pris pied en 2015, le centre est le théâtre d’exactions en tous genres: attaques contre le peu qu’il reste de l’Etat, massacres de villageois, règlements de comptes et actes crapuleux. Ces groupes ont prospéré sur les anciens antagonismes liés à la terre, entre éleveurs et agriculteurs, entre ethnies et au sein même de ces communautés.Le groupe du prédicateur Amadou Koufa a recruté largement chez les Peuls et rallié la bannière d’al-Qaïda. Les violences ont pris un caractère communautaire accru entre Peuls et les ethnies bambara et dogon. Ces dernières ont créé des groupes d’autodéfense en s’appuyant sur les chasseurs traditionnels.L’apparition du coronavirus est venue ajouter à la crise multiforme traversée par l’un des pays les plus pauvres de la planète, et compliquer les opérations de la Minusma.Cette dernière a annoncé samedi le premier cas de contamination en son sein. Elle dit poursuivre sa mission.Mais elle a depuis suspendu les rotations de Casques bleus arrivant de l’étranger, a dit Mme Adamson."Nous voulons minimiser la possibilité que ce soient les militaires, les policiers ou les civils de la Minusma qui apportent cette maladie" au Mali, a-t-elle dit.La Minusma a aussi suspendu ses vols à l’intérieur du Mali pour deux semaines.
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