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Lutte contre le Terrorisme: Le Tchad se borne à ses frontières, le G5 Sahel menacé ?
Publié le mardi 14 avril 2020  |  Infosept
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Elément majeure de la force conjointe du G5 Sahel, le Tchad n’interviendra plus sur le théâtre des opérations en dehors de son territoire. L’annonce a été faite par le président tchadien jeudi dernier. Comment faut-il la comprendre ? Est-ce le début du retrait de l’armée tchadienne de toute initiative sous-régionale visant à lutter contre le terrorisme ?

A en lire entre les lignes des déclarations faites par le président Déby, les craintes d’un début de désengagement des forces tchadiennes du G5 Sahel sont fondées. « Nos soldats sont morts pour le lac Tchad et le Sahel. A compter d’aujourd’hui, aucun soldat tchadien ne participera à une opération militaire en dehors du Tchad (…). Nous nous sommes battus jusqu’aux confins du lac Tchad sans l’apport des pays qui sont censés nous aider », a-t-il déclaré jeudi dernier. Une courte déclaration certes, mais assez forte pour envoyer un message aux différents chefs d’Etat de la zone. D’autant plus qu’elle a eu lieu à Bagassola où le poste de commandement d’une opération contre les terroristes de Boko Haram au lac Tchad avait été installé dix jours plus tôt.

Le timing également n’est pas anodin. En effet, l’armée tchadienne venait d’achever une opération militaire de grande envergure dans la région du lac Tchad. Bilan, selon les autorités locales, 1000 morts côté assaillants et 52 côté forces armées. Pour rappel, ladite opération fait suite à l’attaque qu’avait subie l’armée tchadienne le 23 mars où une centaine de militaires avait été tués. Le Tchad venait donc d’assurer sa vengeance et du même coup prouver à la face du monde qu’elle est bien capable de défendre son territoire. L’armée tchadienne aurait tellement bien fait son travail, qu’elle l’a continué jusqu’au Niger et Nigéria voisins. Déby a vite fait de donner jusqu’au 22 avril à ces pays avant que ses soldats ne quittent la zone.
Le Tchad en aurait assez d’être le seul pays de la zone à fournir les efforts nécessaires dans la lutte contre le terrorisme, et de ce fait, d’en payer un plus lourd tribut. Le pays serait donc frustré et déçu au plus haut point. Mais alors, jusqu’à quel niveau doit-on comprendre la déclaration de Déby. Le Tchad est aussi membre de la force conjointe du G5 Sahel. Et on ne sait pas encore si le déploiement d’un bataillon tchadien dans la zone dite des trois frontières est compromis alors qu’elle était prévue pour fin mars.

Que ce soit à la MINUSMA ou encore au sein de la coalition de lutte contre le terrorisme au lac Tchad, le pays a été de tous les combats et il fournissait l’essentiel des contingents. Il semblerait que Déby et beaucoup de tchadiens soient exaspérés de cette situation au point de vouloir se désengager dans un futur plus ou moins proche de toute initiative militaire sous-régionale. Et se consacrer uniquement aux limites du Tchad.

En tous cas, cette déclaration prend l’allure d’une énorme pique envoyé aux présidents de la zone. « Qu’ils montrent qu’ils sont concernés en fournissant des efforts concrets ou nous serons dans l’obligation de ne plus servir de chair à canon au profit des autres », semblait-il dire.
Ahmed M. Thiam
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