Les dernières 72 heures, le pays a enregistré cinq nouvelles attaques dont quatre postes de sécurité et forestier : SEBEKORO et SANANKORO dans le cercle de Kita, SOUFFOUROULAYE et BARBE dans le cercle de Mopti. A cela, s’ajoute l’attaque du village de DIANGABOU dans le cercle de Douentza et l’enlèvement de 4 agents humanitaires dans le cercle de Niafunké.
Même si la région de Mopti reste encore l’épicentre des violences au Mali, aucune région n’est aujourd’hui à l’abri de l’insécurité à 100%. Le vendredi dernier, la double attaque des postes de sécurité et de forestier des villages de SEBEKORO et de SANANKORO, situés dans le cercle de Kita, à moins de 200 KM du district de Bamako, prouve à suffisance la fragilité de la situation sécuritaire nationale.
D’abord à SEBEKORO, les témoins ont indiqué que les agents du poste n’ont pas eu le temps de riposter. C’était ‘‘ Le sauve qui peut. Le combat fut bref mais très violent’’, concluent-ils. Cependant, la gendarmerie a déploré la perte d’un agent du nom d’A/C Kalilou COULIBALY lors de l’attaque, un civil a été blessé et d’importants dégâts matériels enregistrés. Dans leur fuite, les assaillants ont emporté deux motos. Ensuite à SANANKORO, un douanier a également perdu la vie lors de l’embuscade du poste. La double attaque est survenue le vendredi 10 avril vers 21 heures. Ce qui laisse à dire qu’il y aurait une coordination entre les assaillants. Mais, au moment où nous mettions sous presse, il n’y avait pas encore eu de revendication.
Le samedi 11 avril, vers 01 heure, les agents des postes de sécurité des villages de SOUFFOUROULAYE et de BARBE, respectivement situés à environ 10 km et 1 km de la ville de Sévaré, dans le cercle de Mopti, ont repoussé des attaques de la part d’individus armés non identifiés. Néanmoins, dans le camp de SOUFFOUROULAYE, il y a eu 4 blessés, tous des ex combattants qui attendaient leurs intégrations.
Enfin, 4 agents humanitaires d’une ONG locale, PRODEZA LAFIA, ont été enlevés le samedi passé par des inconnus à 7 km du village de SARAFERE, commune de FITTOUGA, cercle de Niafunké dans la région de TOMBOUCTOU. Il s’agit des éléments de l’équipe d’un certain Mamoudou DAOU et leur chauffeur.
Selon le dernier rapport de la MINUSMA, ‘’La situation en matière de sécurité dans le centre a continué de se détériorer en raison de l’expansion continue des groupes terroristes, notamment dans les districts de Bankass, Bandiagara et Koro, dans la région de Mopti, ainsi qu’autour de Diabali, dans la région de Ségou. Les attaques contre les civils, dans le cadre de la violence intercommunautaire, ont persisté. On a enregistré plus d’attaques contre des villages Dogon que contre des villages Peuls ‘’.
Malgré la présence des milliers de militaires étrangers sur notre sol pour ‘’la stabilité du Mali’’ disent-ils, le pays s’enfonce dans le gouffre un peu plus chaque jour. Et, les attaques terroristes se rapprochent de plus en plus des milieux urbains. Les autorités semblent être préoccupées par la nouvelle crise sanitaire, la pandémie du COVID 19.