Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Présumée tentative de déstabilisation du pays : Faut-il y voir encore une main d’Haya Sanogo ?
Publié le mercredi 15 avril 2020  |  aBamako.com
Le
© aBamako.com
Le capitaine Amadou Haya Sanogo, président du CNRDRE
22 mars 2012.Camp Soundiata Keita de Kati.
Comment


L’ex-chef de la junte de 2012 aurait par hasard sa main derrière la récente présumée tentative de déstabilisation qui, semble t-il, vient d’être maitrisée par les services de renseignements de l’Etat ? C’est la question qui taraude les esprits à la suite de l’arrestation d’une dizaine de personnes, toutes des porteurs d’uniformes au rang desquels le Lieutenant Seyiba Diarra, cerveau de l’opération et bras droit du capitaine « bombardé général ».

Résidant désormais à Bamako depuis sa libération en janvier dernier, Haya Sanogo qui a choisi d’être discret, dispose pourtant de tous les arguments pour se tapir dans l’ombre et commander en putschiste récidiviste les manettes de déstabilisation des institutions de la République. Officiellement en liberté provisoire, l’homme du 22 mars 2012 pourrait en effet choisir d’écouter son instinct de vengeance que d’attendre pour éventuellement bénéficier de la loi d’entente nationale adoptée en 2017, qui pourrait l’exonérer de toute poursuite pénale au nom de la réconciliation nationale.

Ces longues années passées en prison (plus de six ans) ont dû bien aiguiser ses ambitions jusqu’auboutistes. L’homme qui a toujours clamé son innocence dans l’assassinat des bérets rouges, n’a jamais trouvé l’occasion de ruminer les arêtes restées au travers de sa gorge. Le procès n’ayant pu avoir droit de Cité après son camouflet d’ouverture de novembre 2016 à Sikasso, Amadou Haya Sanogo qui a malgré tout conservé une certaine aura dans l’armée malienne, aurait peut-être trouvé mieux à gagner dans un règlement de compte militaire. Pour qui se rappelle que depuis sa prison, il n’a cessé de dire aux journalistes et aux hommes politiques qui lui rendaient visite, qu’il avait des révélations fracassantes à faire lors de son procès, il serait aisé de comprendre que celui-là qui est devenu général quatre étoile après son coup d’Etat, pourrait être résolu à faire tomber des têtes autrement.

Il n’est donc pas à exclure que les enquêtes entreprises par la Sécurité d’Etat au sujet de cette « tentative de déstabilisation », établissent dans les jours ou semaines à venir, une implication indirecte de l’homme vu au Mali comme un Patriote ou un putschiste selon qu’on est pour ou contre son acte de mars 2012. Cependant si cette responsabilité venait à s’avérer, force est de constater que la justice aura tout le mal du monde à gérer ce nouveau dossier. Pour preuve, au delà du domaine juridique, l’affaire des bérets rouges a connu du plomb dans l’aile avec de fortes ingérences politiques. Nul n’ignore que l’actuel ministre de la Défense, le général Ibrahima Dahirou Dembélé, figurait parmi les coaccusés d’Haya Sanogo. La décision de la justice devrait donc aider à maintenir la cohésion au sein des troupes, dans un contexte sécuritaire marqué par la multiplication des attaques djihadistes ; une situation malheureusement toujours intacte pour que la justice sévisse avec la personnalité hyper sensible de l’ex-chef de la junte militaire.


André SEGBEDJI/abamako.com
Commentaires