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Affaire vaccin COVID-19 : Les africains cobayes ou chanceux
Publié le jeudi 16 avril 2020  |  le pelican
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À la une des réseaux sociaux, le débat sur le vaccin contre le COVID-19 fait rage. La polémique, autour de la rumeur d’un possible test du vaccin découvert sur nos populations, engendre des confusions et divise la classe politique et la société civile. Très réfractaire à l’idée de transformer nos populations en rats de laboratoire, la société civile dénonce ce qu’elle considère être un affront. Les dirigeants sont soupçonnés de vouloir troquer la santé de leurs peuples contre quelques sous. Les rumeurs vont bon train et face à ce dilemme, il est difficile d’opiner.
Cependant, il convient de rappeler que la vaccination est une mesure préventive. Donc en principe, seuls les sujets non encore infectés pourraient en tirer bénéfice. À partir du moment où l’on a contracté la maladie, le traitement préventif ne peut que s’avérer vain. En partant de cette logique, on pourrait être tenté de comprendre le choix du continent africain pour le test grandeur nature, ce continent ayant enregistré jusque-là le plus faible taux de contamination.

Par ailleurs, la vulnérabilité des économies locales, l’absence de structures sanitaires dignes de ce nom et les autres problèmes socio-économiques récurrents sont d’autant de facteurs qui militent pour une lutte précoce et une prévention sans faille contre le COVID-19. Que l’on l’admette ou non, une prolifération non maîtrisée du virus pourrait décimer certaines régions en Afrique.

Enfin, un autre argument qui ne devrait échapper à personne, c’est que ce vaccin (s’il est avéré) ne serait pas à la portée des africains si les États locaux devaient s’en procurer pour leurs populations. Que pourrait donc être l’apport du continent dans la lutte contre le COVID-19, s’il ne peut ni fabriquer, ni tester ni acheter le vaccin miracle ? L’Afrique ne sera-t-elle pas prise à la gorge lorsque l’épidémie aura disparue chez les autres? L’Afrique pourra-t-elle appeler à l’aide alors même qu’elle a refusé de jouer un quelconque rôle dans cette lutte qui se terminera certainement sur le continent ?

Il n’est pas question de faire de nous des rats de laboratoire. Notre continent n’est pas un champ de test. Et nous defions toute tentative de porter atteinte à la souveraineté de nos États. Mais pouvons-nous demeurer des spectateurs dans cette lutte? Autant de questions qui nous incitent à une réflexion profonde. Et nous y sommes tous invités….

Dr Moussa Dougouné

Source : Le Pélican
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