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Gendarmerie nationale : Amadou Camara, un officier de référence pour la jeune génération
Publié le jeudi 16 avril 2020  |  Soleil Hebdo
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Dans ce numéro de votre rubrique « A la rencontre d’un élément des FAMa », nous nous sommes intéressés au parcours de l’actuel du directeur général adjoint de la Gendarmerie nationale, colonel Amadou Camara. Portrait !
Avant d’obtenir le présent entretien avec lui, nous avons fait preuve de courage pour le convaincre. Il fuit les médias, selon ses propres termes. «Nous sommes obligés de tout donner au Mali sans faire de bruit car, il nous a tout donné…», reconnait l’officier supérieur, dès l’entame de l’entretien.

Le parcours scolaire d’un gendarme exceptionnel

Le quinquagénaire, officier de la gendarmerie, reste une icône, une source d’inspiration pour la nouvelle génération des FAMa en pleine reconstitution. Né le 20 septembre 1962, à Dongorona, arrondissement de Ouéléssebougou, cercle de Kati, Amadou Camara a commencé son cursus scolaire en 1969 à Dialakoroba, cercle de Kati, où il obtint son Certificat d’études primaires (CEP) dans les années 1946. Puis, il poursuit son second cycle dans la même localité en 1976-1979, où il a eu son Diplôme d’études fondamentales (DEF) qui l’amène en octobre 1979 au lycée Bouillagui Fadiga et au lycée de Badalabougou, où il a décroché en 1984 son Baccalauréat en langues et lettres.

En septembre 1984, il signe son entrée au Centre d’instruction de la Gendarmerie, Camp 1 à Darsalam (Bamako), où il a obtenu son Diplôme d’élève-gendarme en mars 1986. Ensuite, il se signale très vite au sein de son unité par son esprit vif de gendarme qualifié qui lui valu en octobre 1991-juin 1992 un Diplôme d’officier de police judiciaire (OPJ) de gendarmerie, toujours au camp 1. Fraichement diplômé de ce Cours de la prestigieuse école d’OPJ du camp 1, le colonel Amadou Camara s’envole pour Melun, en France, pour son Diplôme d’officier de gendarmerie entre septembre 1992 – juin 1994. Entre janvier et août 1996, il décroche son Diplôme du cours supérieurs de gendarmerie (Cours Sup) toujours dans la même garnison de la gendarmerie à Darsalam.

Gardez vos souffles !

Homme à poigne, il insuffle un nouvel élan à l’organisation du travail, afin de prévaloir la dualité entre Défense-Sécurité et officier de police judiciaire (auxiliaire de justice) pour continuer sur son petit bonhomme de chemin en vue d’apprendre toujours. C’est pourquoi, du 24 mars au 17 avril 1997, il s’en va de nouveau en France à la recherche de son Certificat de perfectionnement en Maintien d’ordre de la gendarmerie au centre national d’entrainement des forces de sécurité de la Gendarmerie de Saint-Astier. Ensuite, du 21 mars au 30 juin 2003, il obtient son Diplôme d’Etat-major de Gendarmerie au Centre d’enseignement supérieur de la gendarmerie à Fort de Charenton, toujours dans l’Hexagone (France).

Expériences professionnelles !

Animé d’une saine émulation, le jeune sous-officier, fantassin à l’époque, entame une carrière riche. C’est ainsi que de mars 1986 à août 1992, il devient un élément de l’Escadron 2/1, du Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale (Gigm), Bamako avec comme service de garde, patrouilles, maintien de l’ordre, escorte de fonds, missions diverses dans les tribunaux et cours, entreprises et services publics et entre août-octobre 1994, il exerça comme fonctions : Instructeur au Centre d’instruction de la gendarmerie au camp 1 avec comme tâches : commandement, planification, coordination, supervision et formation. A l’époque, le jeune officier se distingue déjà dans l’exercice du commandement au niveau des différentes unités. D’abord, en avril 2012-septembre 2013, il est commandant des écoles de la gendarmerie nationale du Mali, sise à Faladiè (Bamako).

Après, s’en est suivi, comme postes à l’étranger, de septembre 2013-septembre 2014, au Congo-RDC, adjoint du chef secteur en charge des opérations du secteur de Bunia (province congolaise), point focal des points focaux du secteur Bunia (Conseiller des PNC de Bunia). Là-bas, il avait comme services, entre autres : commandement, planification, coordination, monitoring, supervision et production de rapports. Ce gendarme hors pair est synonyme de l’expression personnifiée de la polyvalence. Il effectua plusieurs autres missions de stages techniques et formations. En septembre 2014-mars 2016, il devient chef secteur de la police des Nations unies (Unpol), à Bunia et Ituri, dans la mission de stabilisation de l’ONU, en RDC (Monusco).

Par ailleurs, le colonel Amadou Camara retourne au bercail et exerça les fonctions de commandement en avril 2016 à février 2017, chef du service des opérations et l’emploi (SOE), à la direction générale de la Gendarmerie nationale. Mieux, il assurait le commandement, planification, coordination et supervision des opérations des unités territoriales de gendarmerie sur l’ensemble du territoire. Quelques années après, il décide de retourner dans la mission de paix, toujours en RDC. C’est-à-dire de juillet 2017 au 7 octobre 2017, il redevient officier exécutif du chef d’Etat-major «Unpol» de la Monusco.

Admiratif, Colonel Amadou Camara reste une référence à la gendarmerie car, étant à ce poste onusien en Afrique centrale, il a imprimé une nouvelle dynamique dans le travail des hommes de la paix dans ce pays à la quête de la paix et la réconciliation. Aujourd’hui, directeur général adjoint de la gendarmerie, cet officier émérite a su assurer plusieurs tâches importantes en sa qualité d’officier exécutif du chef d’Etat-major «UNPOL» de la Monusco, un poste tant convoité par les policiers ou gendarmes de plusieurs pays. Après quoi, il devient chef d’Etat-major par intérim UNPOL de la Monusco entre le 8 octobre 2017 et le 22 février 2018, avec plusieurs autres responsabilités.

En plus, il se distingue par son sens élevé du devoir et son intégrité morale pour devenir, du 23 février au 16 mai 2018, conseiller et formateur de policiers au sous-secteur de Rutshuru, une province congolaise à la lisière du lac Tanganyika. Du 17 mai 2018 au 7 octobre 2018, l’officier supérieur s’est vu attribuer une nouvelle responsabilité, c’est-à-dire il est nommé adjoint du chef secteur de Bunia (Congo) en charge des opérations.

Mais avant ces missions onusiennes, il a occupé plusieurs postes de responsabilités au sein de l’unité bleue (Gendarmerie). D’octobre 1994 à décembre 1995, commandant de peloton au groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gigm), et d’août 1996 à septembre 1999, il est d’emblée adjoint du commandant d’Escadron de Markala, dans la région de Ségou. Aussi, de septembre 1999-septembre 2000, il est promu adjoint du commandant de compagnie de Gao et après, septembre 2000-septembre 2003, l’officier intègre et courageux devient secrétaire particulier du Directeur général de la gendarmerie.

Signant son retour au pays, il est également nommé de septembre jusqu’en novembre 2003 officier de Cabinet au ministère de la Défense et des Anciens combattants du Mali. Toujours ayant comme souci constant d’honorer notre pays sur la scène internationale, en novembre 2003 encore, il est rappelé à la Monusco, au Congo, jusqu’en novembre 2005, comme patrouilleur, chef des cellules PJ et formation, conseiller et point focal de la PIR (Police d’Intervention Rapide).

Au terme de cette énième mission, il regagne le pays. Donc, en novembre 2005, il porte la charge du Centre opérationnel de la gendarmerie (COG) et directeur des études de l’Ecole des officiers de la gendarmerie jusqu’en avril 2008. A cette date-là, (avril 2008), le colonel rejoint encore la mission des Nations unies au Sud Soudan (Unmis) comme observateur militaire (Milob) jusqu’en avril 2009. D’avril 2009 à mars 2010, de nouveau au bercail, il occupera le poste du chef de division des études générales, service des opérations et de l’emploi (SOE-G3/5) à la direction de la gendarmerie.

Missionnaire chevronné, le colonel Camara effectuera en mars 2010 jusqu’en mars 2012 une autre mission onusienne en Haïti, au sein de la Munistah, comme chef de la direction centrale de la police judiciaire (Dcpj). Après cette mission sur la grande Île de la Caraïbe aux grandes Antilles, il repart le 8 octobre 2018 en RDC, au sein de la Monusco, comme chef secteur de Bunia, jusqu’à sa nomination comme directeur général adjoint de la gendarmerie en juin de l’année suivante.

Du 8 octobre 2018 à 16 janvier 2019, il était conseiller technique au ministère de la Défense et des Anciens combattants. Officier supérieur doté d’un potentiel technique très consistant, il est nommé, le 18 juin à ce jour, Directeur général adjoint de l’unité bleue au moment où la gendarmerie était à la recherche d’un homme aussi expérimenté comme lui. En fin, d’une carrière militaire riche, le colonel Amadou Camara invite la jeune génération à redoubler d’efforts pour relever le défi de l’heure.

De par son parcours exceptionnel, il est décoré de plusieurs distinctions honorifiques pour service rendu à l’armée, à la Nation toute entière et à l’ONU (médaille de la Monuc et de la Monusco), médaille de l’Unmis en République du Sud Soudan 2009, médaille de la Minustah en République d’Haïti 2011, médaille de mérite militaire en 2016 au Mali et celle de l’Officier de l’Ordre national en 2019.

Le Colonel Camara reste un passionné de la lecture, de la musique, du cinéma et des travaux champêtres. Parlant plusieurs langues (français, anglais et créole haïtien), ce valeureux officier, très courtois et breveté de la gendarmerie, a un parcours attrayant.



Ousmane DIAKITE


Chef d’escadron Samba K. Timbo, Chef de Cabinet du DG de la Gendarmerie
Encadré: Chef d’escadron Samba K. Timbo, Chef de Cabinet du DG de la Gendarmerie

Le Chef d’escadron Samba Karim Timbo, Chef de Cabinet du Directeur général de la Gendarmerie, souligne l’importance accordée à l’action de proximité de la gendarmerie dans un entretien a bâtons rompus qu’il nous a accordé. «La gendarmerie s’évertue à se rapprocher au maximum de la population et c’est l’une des grandes lignes qui ont été tracées par le département de la Sécurité qui invite les forces de sécurité intérieure à se rapprocher au maximum de la population. Il s’agit de faire en sorte que la population soit le premier acteur de sa propre sécurité.

Une fois que la population est éloignée de ses forces, cela crée une barrière. La création de nouvelles brigades permet de casser cette barrière. Cela permet à la population de s’identifier à cette force qui, en réalité, est là pour elle. Si la population n’arrive pas à aller vers la gendarmerie, c’est la gendarmerie qui va aller vers cette population en créant des cadres de concertation.

Nous avons aussi mis à leur disposition un numéro vert qui est le 80001114, un numéro sur lequel la population peut appeler en toute sécurité et gratuitement».

Ousmane DIAKITE avec Eucap-Sahel/Mali
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