Bavure ou pas, cette histoire suscite beaucoup de remous dans la région de Mopti. Jeudi matin, 9 avril dernier, le nommé Ali Sangaré, un chef de famille avec deux femmes et six gosses, est décédé quelques heures après avoir quitté les locaux de la Police à Sévaré où il a passé la nuit. Depuis les rumeurs vont de bon train. La famille du défunt accuse les hommes de patrouille d’avoir tabassé leur patriarche la veille, ce qui a entraîné sa mort.
Arrêté et conduit au Sévaré le soir du mercredi 8 avril entre 22 heures et 23 heures, et relâché le lendemain 9 avril, Ali Sangaré dans la même journée du jeudi a été conduit chez un médecin au nom de Jérôme à la suite de malaises. Il perdit l’âme quelques heures plus tard dans la soirée. Vendredi 10 avril à 16 heures, ses parents et proches l’ont conduit à sa dernière demeure.
Plusieurs personnes ont manifesté leur vive indignation et une profonde préoccupation pour leur sécurité en apprenant cette nouvelle.
Selon les membres de la famille du défunt, Ali Sangaré a roulé sur sa moto de la gendarmerie jusqu’à la maison. Mais lorsqu’il est arrivé dans sa cour, voulant descendre de son engin, il tomba aussitôt. Conduit chez le médecin, il décéda le soir même. « Lors du lavage funèbre, j’ai remarqué sur tout le corps de mon père des traces de coup. Et sans aucun doute, mon père a été bastonné et par la suite il a eu une hémorragie interne. C’est la cause de sa mort. Ils ont tué notre père», déclara avec émotion, les larmes aux yeux, le fils du défunt.
« Le lendemain de son arrestation par les policiers, il a vomi du sang et subitement est tombé par terre », lança un témoin dans un vocal sur les réseaux sociaux.
La version dans laquelle les policiers disent l’avoir croisé et par peur il fut tombé de sa moto a été réfutée par un témoin. Pur mensonge, dira-t-il. « D’abord, ils l’ont tous tabassé, puis au bord de leur véhicule il a été conduit à la gendarmerie», affirmera ce même témoin.
De l’autre côté, les policiers qui l’ont appréhendé se dégagent de toute responsabilité. Selon leur version, la mort est survenue des heures après avoir quitté leurs locaux. Donc ils ne se sentent aucunement impliqués. Quant à eux, ils n’ont fait que leur boulot en suivant les instructions.
En tout cas, les deux versions sont diamétralement opposées et chaque côté se campe sur la sienne.
Aurait-il une enquête suivie de l’exhumation d’Ali pour une autopsie ? On en doute fort. Dommage! On ne saura jamais ce qui s’est réellement passé. Mais une chose est sûre depuis le commencement du couvre-feu instauré pour cause de Coronavirus dans notre pays, pas mal de bavures et d’abus de pouvoir ont été constatés. Des méthodes honteuses qui n’honorent point la corporation.