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Situation du monde enseignant au Mali : De mal en pis
Publié le samedi 18 avril 2020  |  L'Analyste
Marche
© aBamako.com par Sissoko
Marche des syndicats de l`éducation signataires
Le Mercredi 11 mars 2020. Bamako. Les syndicats de l`éducation signataires ont marché pour exiger l`application de l`article 39 de la loi 007 du 16 janvier 2018
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Un dicton de chez dit ‘’si on se plaint de la mauvaise croissance de son agneau, s’il meurt qu’est ce qui reste ?’’ Ni ko, i ka sagadennimô ka go, n’a sara, mun bé yetun ?
Malheureusement, les enseignants sont entrain de mourir. Même ceux qui étaient des acteurs de première ligne dans la lutte pour l’application de l’art 39 de la loi 007/ de janvier 2018. Un des cas connus de décès d’enseignants est celui de Mariko à Sikasso (repose en paix soldat de l’éducation). Il est mort dans le besoin de son salaire qui pouvait, peut-être, le sauver. Le monde enseignant n’a pas encore obtenu l’application de cette loi au grand dam de la Synergie, groupement de syndicats des enseignements préscolaire, primaire et secondaire, que le retard ou la suspension de salaires s’y mêle.

Cette situation de sans salaire est juridiquement injuste, socialement inhumain et religieusement criminel. Le gouvernement de Boubou Cissé, Premier ministre, se montre incapable, si ce n’est fait sciemment, de payer les salaires du monde de l’éducation surtout à Bamako. Même l’administration scolaire, dont un personnel non enseignant, est touchée par ce retard et ou cette suspension de salaires. Les seules retenues sur les salaires pour fait de grève ne peuvent justifier cette absence de salaires (février, mars et bientôt avril) dans le pire des cas. Quelque part, il y a une suspicion et une susceptibilité qui ne dit pas son nom. Mais un pays ne se gouverne pas par l’humeur au risque de ne pas mériter sa gouvernance. Le prétexte de non application de l’art 39 (crise de trésorerie pour cause de guerre, possibilité de velléités de d’autres syndicats dans la même direction…) ne sont rien à côté du non paiement des salaires surtout en cette période de confinement pour cause d’épidémie du Coronavirus. C’est de son salaire que vit un employé, lui enlevé ce minimum c’est exposé des milliers de ménages à la précarité et au débordement de toutes sortes. C’est menacé son existence. La Synergie n’entend pas baisser les bras, un sit-in au fameux monument de paix est prévu aujourd’hui vendredi 17 avril 2020. Elle a battu le rappel de toutes ses sections de Bamako et de l’intérieur pour faire de cette manifestation un cri de ‘’payer nos salaires’’.

Les gouvernants à travers le Premier ministre Boubou Cissé ont-ils conscience de cela ? Se souviennent-ils que la question de salaires était au centre de la lutte pour la démocratie au Mali. Où étaient-ils quand les associations et mouvements démocratiques disaient ‘’Plus jamais ça’’. Entre autre ‘’plus jamais ça’’, il y avait la question de non payement des salaires et des bourses d’études (les enseignants étaient les plus touchés avec un mois de salaire sur trois, le mois avait 90 jours et les étudiants avaient le trousseau 5 mois après la rentrée scolaire). Nous vivons un recul. S’ils n’étaient pas là, qu’ils rendent le pays à ceux qui se sont battus pour ces idéaux, qui se sont appropriés les réalités du pays. ‘’Nous avons trimé ensemble’’. Le salaire est sacré, nul n’a le droit d’y faire main basse ou de le manipuler.

Drissa T. SANGARE

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