En attendant l’ultime délibération irrévocable de la Cour constitutionnelle, les urnes ont rendu leur verdict dimanche à l’issue du second et dernier épisode des législatives dont le processus a été enclenché aussitôt après le Dialogue National Inclusif. Les différentes listes retenues suite à l’arrêt des juges électoraux ont été effectivement départagées avec une compilation de résultats qui confirme certes une suprématie représentative des formations politiques de la majorité présidentielle, mais un relatif ascendant du parti présidentiel. Pour plus de 70 sièges parlementaire au sein de la législature sortante, le Rassemblement pour se retrouve un peu plus d’une quarantaine d’élus obtenus dans les régions avec des fortunes diverses. C’est dans la région de Mopti que le Parti du Tisserand se retrouve le mieux représenté avec un élu dans chacune des circonscriptions à l’exception de Koro. On note le retour du président de la Haute cour de justice Abdrahamane Niang ainsi que l’élection du ministre et secrétaire du parti Baber Gano en cinquième région qui compte au total de 7 députés RPM, soit le même nombre qu’à Koulikoro où les élus de même obédience proviennent de trois circonscriptions sur 7. La moisson du RPM y est surtout confortée par l’apport incomparable du questeur de l’Assemblée nationale, Mamadou Diarrassouba, locomotive de l’unique liste propre gagnante de sa famille politique avec 5 sièges sur les sept obtenus de la première région. C’est dans cette même région qu’est réélu le président sortant de l’Hémicycle porté par un candidat de l’opposition ainsi qu’un autre de ses camarades à Nara. Les autres régions pourvoyeuses de députés dans une moins mesure sont Kayes et Segou. Dans la première, les Tisserands raflent la mise à Kita pour trois sièges, tandis qu’ils ne disposent d’un seul élu sur les listes gagnantes de Kayes, Kenieba et Diéma. Les six parlementaires RPM de la quatrième région proviennent quant à eux des cercles de Segou pour trois élus, de Baraoueli pour un seul et de Bla pour deux d’entre eux.
pour le fait figure d’autre région pourvoyeuse d’autant de députés pour le RPM avec notamment 2 élus à Segou et un seul à Baroueli. Dans la région de Sikasso, le parti présidentiel n’en compte qu’une demi-dizaine dont 2 sièges à Bougouni, 1 seul à Kolondiéba, Yorosso et Kadiolo. En sixième région la formation majoritaire s’en sort avec les sièges de Diré et Tombouctou, soit deux au total, tandis qu’elle rafle l’ensemble des quatre élus de la région de la région de Kidal et trois sur les 7 que compte la région de Gao.
De plus ou près de 70 députés à l’entrée de la cinquième législature, la famille politique d’IBK chute à 43 députés tout au plus, mais avec une avance largement confortablement sur ses deux poursuivants. Il s’agit de l’Adema qui, à la faveur du nombre de ses listes communes avec le vainqueur, s’en sort avec 24 députés au total selon nos décomptes, soit près d’une vingtaine de députés de moins que le Rpm. Les députés de l’ancien parti majoritaire proviennent majoritairement de la région des 3ème et 1 ère régions pour 7 élus dans l’une et 6 dans l’autre. A Sikasso, ils proviennent essentiellement du cercle de Sikasso pour 3 sièges, de Koutiala pour 2 ainsi que de Yorosso et Kadiolo pour un seul siège dans chacune des deux circonscriptions. Le parti de l’Abeille, selon toute évidence, rate d’un cheveu un autre siège tant convoité avec la CDS à Bougouni où le fief de son président Tiemoko Sangaré a tiré leur liste vers le bas. En 1 ère région où l’ancien questeur Mahamadou Cissé Bagagnoa a été élu dès le premier tour, l’Adema compte 6 sièges au total dont 2 dans la circonscription électorale de Kayes, autant à Bafoulabé, 1 seul siège à Kenieba ainsi qu’à Diéma où l’ancien ministre Marimantia Diarra fait son baptême du feu parlementaire. Quatre des 24 députés d’obédience Abeille proviennent de la quatrième comptant pour les sièges de circonscription de Ségou pour deux élus, de Baroueli pour un seul et un autre à Bla. Deux sièges sont par ailleurs rapportés par chacune des structures Adema du District de Bamako, de Mopti ainsi que de Gao qui consacre le retour fracassant du redoutable duo parlementaire Assarid Ag Imbarcaouane- Arboncana Boubèye Maïga.
Si l’Adema-Pasj remonte timidement ainsi la pente en passant d’une dizaine de députés à plus du double, le parti du chef de file de l’opposition se stabilise avec près d’une vingtaine, soit les mêmes proportions que sa représentativité de la législature sortante. L’Urd réalise ses plus impressionnantes merveilles dans le District de Bamako avec 4 députés élus en Communes III, VI et V, et autant de sièges acquis dans la région de Tombouctou dont Goudam et Niafunké, ainsi qu’en cinquième région dont 1 siège dans chacune des circonscriptions de Mopti, Teninkou, Douentza et Djenné.
Avec leur tandem à trois dans nombre de circonscriptions à travers pays, le trio de tête aurait pu totaliser beaucoup plus d’élus si des jeunes loups aux dents longues n’avaient joué aux empêcheurs de tourner en long. Les députés sortant Hadi Niangadou effectué par exemple son retour par la Commune II, son bastion, en drainant pas moins de 6 autres parlementaires d’obédience MPM, son nouveau parti politique. Idem pour ADP-Maliba dont le président, Alou Boubacar Diallo, après son élection dès le premier tour dans la circonscription électorale de Kayes, sera la tête de proue d’un collège de pas de six députés. La sixième législature va comprendre d’autres partis comme la Codem de Housseini Amion Guindo, Yelema de Moussa Mara finalement retenu en Commune IV, le Parena, PRVM, etc, dont un éventuellement regroupement pourrait empêcher les composantes du trio de tête de profiter arrogamment de leur relative suprématie.
La configuration de la législature rentrante se distingue aussi par la qualité des personnalités en voie d’être admises à l’hémicycle. On y dénombre d’anciens parlementaires chevronnés, d’anciens ministres et un Premier ministres, des juristes et autres notoriétés très respectées dans leurs domaines respectifs.