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Edito : L’urgence institutionnelle !
Publié le jeudi 23 avril 2020  |  le pelican
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Après un premier tour, le 29 mars, dans un contexte de pandémie du Covid-19 et d’insuffisance criarde de protection des populations et leurs biens par l’Etat sur l’ensemble du territoire national, les électeurs maliens se sont encore rendus aux urnes, ce dimanche 19 avril, pour parachever l’élection des députés. « Il faut que le Mali ait des Institutions solides pour qu’après le Coronavirus qu’on ne nous dise pas que nous n’avons pas des institutions solides et que l’Etat bascule dans le chaos. Non ! L’Etat Malien sera là débout, digne dans le vent et avancera. Nous ne pouvons pas confiner les Maliens, bloquer les Maliens, les condamner à la mort par la faim. Nous avons le devoir de les protéger », a martelé IBK à l’issue de son vote dominical.
En dépit donc du climat d’insécurité sanitaire extrême que connaît notre pays, où le nombre de cas testés positifs ne cesse de croître à un rythme inquiétant, le Chef de l’Etat, faisant de son leitmotiv que la tenue de l’élection des représentants à l’hémicycle est une recommandation majeure du « Dialogue national inclusif », qu’elle était indispensable pour la stabilité démocratique du Mali, a pu tenir ses promesses. Si l’on excepte quelques rares ténors, dont Me Mountaga Tall, Sékou Bougadary Traoré, la quasi-totalité des Hommes politiques n’ont pas eu à dénoncer sa tenue.

Il est une évidence qu’aucun pays africain n’a les moyens de confiner ses populations. Mais afin de mieux les protéger, comme le prétend le président de la république, la sage décision de différer la date de ces législatives ne s’imposait-elle pas ? Au contraire, IBK a préféré géré l’urgence institutionnelle en dotant, quoi qu’il arrive, le Mali d’une assemblée nationale que d’œuvrer à préserver la vie des braves populations par la reconnaissance de l’urgence sanitaire, en repoussant les législatives. Le Chef d’Etat y a été visiblement confronté dans sa logique par des hommes et femmes politiques peu soucieux de la santé de leurs concitoyens. Ces gens, habitués d’acheter la conscience de leurs électeurs, étaient pressés d’être élus ou réélus députés. Les plus chanceux parmi eux auront leurs tickets lorsque la Cour Constitutionnelle aura proclamé les résultats définitifs.

Une fois à l’hémicycle, la quasi-totalité d’entre eux-essentiellement des Hommes d’Affaires- vont se devoir se ranger derrière le pouvoir exécutif en place afin d’obtenir des marchés juteux de l’Etat. De la sorte, ils ne sauraient servir les intérêts du peuple. Quid de leur présence à l’Assemblée nationale ? Naturellement qu’elle ne saurait également permettre à cette représentation nationale du peuple de devenir une « institution solide ».

Le système démocratique dans notre pays est aujourd’hui mal en point. Ça n’est plus la valeur des programmes politiques encore moins celle intrinsèque de l’homme politique qui permet de recueillir le plus de suffrages lors d’une élection. Désormais, c’est le poids financier de l’Homme politique qui compte. Il le met à contribution lors des échéances, en distribuant quelques billets de banque et de sacs de vivres aux électeurs non avisés-malheureusement majoritaires- pour avoir leurs suffrages.

C’est une évidence qu’aucun pays africain n’a les moyens de confiner ses populations. Mais afin de mieux protéger les populations, comme le prétend le président de la république, la sage décision de différer la date de ces législatives ne s’imposait-elle pas ?

Gaoussou Madani Traoré

Source : Le Pélican
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