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CORONAVIRUS : La Presse plus touchée que tout autre secteur de l’économie
Publié le vendredi 24 avril 2020  |  La Sirène
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© aBamako.com par FS
La Maison de presse du Mali
La Maison de la presse du Mali
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Déjà confrontée à une chute vertigineuse de ses recettes, la presse malienne est définitivement entrée dans une phase de crise avec les mesures adoptées contre le coronavirus. Depuis l’instauration du couvre-feu sanitaire et l’instruction des mesures barrières par les autorités, les médias ont vu leurs chiffres d’affaires réduire graduellement à partir de la première semaine du mois de mai.
Une partie des recettes de la presse est liée aux activités de communication institutionnelle dont le gouvernement à la charge. Mais l’interdiction des rassemblements de plus de cinquante personnes par les pouvoirs publics a mis un frein aux entrées d’argent dues à la publicité relative aux activités de relations publiques des institutions, du gouvernement et des entreprises.
Ce qui faisait vivre les entreprises de presse, c’était l’existence d’un circuit économique résistant tant bien que mal à la mévente. Les journaux ne peuvent pas combler le coût de l’imprimerie dans la vente, mais ils jonglent pour joindre les deux bouts grâce à des encarts publicitaires qui sont le plus souvent en rapport avec les prestations des services de relations publiques.
La situation est plus difficile pour les journaux qui doivent répondre aux obligations d’entreprise. Ils doivent payer les impôts et faire face aux charges exorbitantes de fonctionnement comme l’imprimerie dont le coût reste élevé à cause des taxes sur l’importation du papier, de l’encre et d’autres équipements de travail qui ne sont pas produits au Mali.
C’est à juste titre que Bassidiki Touré, le président de l’Association des éditeurs de presse privée (ASSEP), a demandé qu’une partie du fonds Covid-19 soit octroyée à la presse privée. Les entreprises les plus touchées se trouvent dans la presse locale qui pourrait mieux contribuer à l’économie nationale si elle est soutenue pour passer le cap de la pandémie de coronavirus. Une thèse soutenue par l’autre président de l’Union des radios et télévisions libres du Mali, M Badiougou Danté, qui trouve aussi lourde la perte en terme financier.
Une autre manière d’aider la presse serait l’abandon de taxes sur les matériaux utilisés comme le papier, les imprimeries et les matériels dont ont besoin les radios. Tout comme la presse écrite, les radios aussi connaissent d’énormes difficultés en raison de la chute des recettes publicitaires. Pourtant, elles doivent jouer un rôle de premier plan dans la sensibilisation et la prévention de la maladie.
Si rien n’est fait rapidement pour aider la presse, on pourrait vite se trouver dans une situation favorable à des faillites. Ce que la presse demande n’est pas au-dessus des moyens de l’Etat qui a besoin d’un climat économique serein. Parce qu’elle est touchée de plein fouet, la presse doit avoir un appui à la hauteur de la mission qui lui est confiée : à savoir informer et se porter garante de la démocratie.


La Sirène
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