Le centre et le nord du Mali sont aujourd’hui un terrain de jeu pour les groupes djihadistes. L’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, issu du processus d’Alger et signé en 2015, n’a pas donné les résultats escomptés : cinq ans après sa signature, le bilan est des plus mitigés. Pire, certains groupes armés signataires sont soupçonnés d’avoir des accointances avec les groupes djihadistes. Un récent rapport de l’Institut d’études de sécurité (ISS, décembre 2019) intitulé « Extrémisme violent, criminalité organisée et conflits locaux dans le Liptako-Gourma » a mis en évidence les liens existant entre les groupes ex-indépendantistes rendus « fréquentables » par l’Accord pour la paix et les groupes extrémistes violents. Ces affirmations peuvent être corroborées par la quasi-inexistence d’affrontements entre les groupes djihadistes et les groupes armés ex-indépendantistes. Cette situation d’insécurité génralisée a, sans nul doute, facilité l’enlèvement et la séquestration du chef de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé mais aussi de tous les autres otages.
En plus de la cellule de crise de son parti politique Union pour la république et la démocratie (URD), L’État a mis en place une cellule de crise parallèle présidée par l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, un proche M. Cissé. Cette situation est une vraie honte et une belle « gifle » pour la République.