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Rétrospective du discours du 10 avril du président IBK : Emballant, pourtant pas complet
Publié le samedi 25 avril 2020  |  L'Analyste
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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La magie des mots. C’est-à-dire touché le point sensible de son auditoire par rapport à un sujet déterminé. Emballant, c’est l’effet que l’adresse du président IBK à la nation au soir de ce 10 avril 2020 sur la question de la pandémie du virus Covid-19, a eu sur ceux qui l’ont suivi à la télé et lu le lendemain dans la presse écrite et les réseaux sociaux. Mais, ce discours n’était ni complet, ni concret dans son possible exécution. Nous allons vers l’effet d’un feu de paille.
Discours non concret dans son possible exécution

500 milliards de Fcfa annoncés pour soutenir la population du Mali, mais pas un seul mot sur le comment de sa mobilisation. Faut-il comptabiliser le manque à gagner de l’Etat dû aux allègements fiscaux et des taxes douanières ? Des mesures d’accompagnements prononcés comme la gratuité de l’électricité sans aucun exemple d’application. Le flou et la complexité de la fourniture d’électricité dans notre pays ne sont pas de nature à satisfaire cette mesure. Le réseau de distribution de l’électricité connait une désorganisation sans pareille malgré les 100kw prévus aux compteurs prépayés. Dix jours après, pour une application à partir du mois d’avril, rien. L’EDM peut-elle donner ce qu’elle n’a pas ? Les délestages et les coupures sont très fréquents en cette période de l’année et pas seulement à Bamako. Dix jours ou deux semaines après, les masques convenables à l’opération ‘’un malien, un masque’’ ne sont pas disponibles. Entre temps la maladie continue à se propager. Les dix millions de masques arrivés sont d’usage unique, ce n’est pas ce qu’il faut pour l’apprenti de Sotrama ou ce taximan qui offre le même masque à tous ses clients ou encore cette vendeuse de ‘’bandigi’’ qui se déplace de marchés en marchés au quotidien pour vendre afin de manger et de faire manger sa famille. Les tonnes de céréales sont-elles arrivées aux points de distribution ? Les familles démunies, susceptibles d’avoir une part dans les 100 milliards de Fcfa sont-elles identifiées ? Ni sanu y’a don tuma tèmè, nsira ka fusaye. Le mécanisme doit fonctionner le plus tôt que possible afin d’atténuer les tensions en latence.

Discours incomplet malgré l’urgence

Si la maladie touche directement et tout de suite la santé des populations, la crise de l’éducation affecte la santé de la nation à long terme. Mais pas un seul mot sur le non fonctionnement de l’école, pourtant réel depuis au moins janvier 2020. La non application de l’article 39 de la loi de janvier 2018 qui a paralysé toute l’école publique coûtait entre 15 et 48 milliards de fcfa selon les calculs d’un côté ou de l’autre. 500 milliards ont été annoncés pour amoindrir les effets sur la réduction de la production des biens et services, les activités commerciales de subsistance et autres. Cette insuffisance du discours n’a pas donné une bonne impression aux observateurs de la vie de la nation. Ils sont mêmes plus inquiets. Le Coronavirus s’en ira et après le pays doit avoir son fonctionnement normal. Mais si rien n’est prévu pour cela, c’est comme si le pays reste malade, pas du virus, mais de la gouvernance. Les autorités en charge de la gestion du pays doivent profiter de cette parenthèse inopinée et catastrophique pour vider, mettre à plat ce dossier de l’éducation. Toute autre indolence ou laxisme vis-à-vis de cette situation aboutirait à un désastre social.

Drissa T. SANGARE

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