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COVID-19 et Ramadan: “Les Halles“ de Bamako alerte les autorités
Publié le samedi 25 avril 2020  |  Mali Tribune
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© aBamako.com par mouhamar
Visites des ministres au site de recasement des commerçants sinistrés suite aux incendies.
Bamako, le 05 mai 2014 aux Halls de Bamako. Trois ministres ont visité cet après-midi le site de recasement des commerçants sinistrés suite aux incendies dans les halls de Bamako.
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“Tout va flamber. Tous les prix vont s’augmenter“ ! Tel est le constat amer de notre rédaction au marché des Halles de Bamako.

La pandémie Covid-19 pèse déjà de tout son poids sur les prix des denrées alimentaires de première nécessité sur bon nombre de marchés au Mali. Le sucre, le lait et autres avaient tous connu une hausse. Il a fallu l’implication de l’autorité politique pour fixer définitivement certains prix.

Avec ce mois de ramadan, subsiste chez tous les revendeurs approchés aux Halles de Bamako la crainte d’une autre hausse des prix.

Birama Karembé, un jeune revendeur de pommes de terre et d’oignons raconte que le kilo de la pomme de terre qui était de 300F avant Covid-19 est remonté à 500 F CFA. Il s’agit de la pomme de terre de Sikasso, dit-il. Celle qui vient de Kati et de Moroyoni, n’ont pas connu une grande hausse. C’était à 225F et aujourd’hui, elle est vendue à 300F, selon lui.

A ses dires, l’oignon a connu une hausse de 50F. Le prix était à 150F CFA et il est à 200F CFA le kilo maintenant. “Avec ce ramadan, tous les prix vont augmenter“, pense-t-il.

“Les condiments sont trop chers“, réplique directement la vieille Ina Doumbia, vendeuse de légumes et de condiments au même marché.

“Le concentré de tomate n’a pas connu de hausse. Le prix a été fixé à 1800 F CFA l’an passé et n’a pas changé depuis. Le Soumbala est à 1500 F CFA et l’arachide à 800 F CFA, toujours le kilo“, explique-t-elle.

Pour les légumes (tomate, céleri, goyave, oignon…), la revendeuse précise que le prix n’est pas stable. Il dépend généralement de la distance d’approvisionnement. Elles sont transportées très souvent de Kasséla, Bélédougou, Dio etc.

“Et le transport n’est pas facile“, confie-t-elle avant d’ajouter que le couvre-feu, a impacté le prix de certains légumes. A l’en croire, le chou était vendu à 5000 F CFA le sac avant le couvre-feu mais aujourd’hui, il est jusqu’à 7500 F CFA. “Je pense que si les autorités laissent les transporteurs rentrer sans précision sur le couvre-feu, les choses pourront aller mieux“, murmure-t-elle.

Par ailleurs Ina Doumbia a lancé ce cri de cœur à l’Etat, “il faudrait penser à nous. Les places que nous occupons ici ne sont pas gratuites. Nous l’achetons à 250 000 F et payons 100 F tous les jours à la mairie. Je pense que l’Etat doit prendre des mesures pour nous alléger un peu la tâche. Les marchandises sont chères. Et nous avons beaucoup de difficultés à les écouler surtout les produits périssables“. Elle a terminé ses propos en disant que “l’huile coûte 12500 F CFA les 20 litres pour l’huile du Mali et le Dinor est à 15250 F“. Un prix un peu abordable pour elle mais qui aussi connaitra une hausse comme toutes les autres denrées alimentaires avec ce mois de ramadan. “Si l’Etat malien ne prend pas de disposition“, conclut-elle.

Koureichy Cissé

COVID-19 au Mali : Avec le ramadan, les chefs de familles s’inquiètent
Ce vendredi 24 avril 2020, débute probablement le ramadan. Ce mois coïncide avec le Covid-19 et le couvre-feu, ce qui inquiète plusieurs chefs de famille.




Pour Alhousseyni Cissé, fonctionnaire à Markala, le ramadan sera difficile cette année à cause du Covid-19 et le couvre-feu. “Surtout du côté dépense, il sera difficile car d’habitude le mois de ramadan même est dur et cette année coïncide avec le Covid-19. Donc c’est la galère totale car les dépenses vont se multiplier“. “Les conditions ne seront pas du tout remplies parce que chacun se méfie de l’autre“, regrette notre interlocuteur.

Moussa Dembélé, un autre chef de famille, réparateur de téléphone conseille des prières ensemble dans le respect des mesures-barrières pendant ce mois de carême pour que Dieu mette fin à cette pandémie. Par contre, Moussa estime que la levée du couvre-feu réduira toutes les craintes. Il insiste sur le fait qu’il faut carrément ouvrir les marchés après le ramadan. Car pour lui, l’Etat n’a pris aucune mesure pour que le couvre-feu soit adapté à la population. “Le couvre-feu n’a pas de sens chez nous si le gouvernement ne nous aide pas à le respecter“, pense-t-il. A propos du coût des dépenses, “ça ne sera pas facile car au lieu de baisser, les prix des condiments ont monté“, a dénoncé Moussa Dembélé avant d’inviter l’Etat à aider les gens à bien vivre le ramadan.

“Je n’ai pas d’inquiétude particulière cette année. Je vais jeûner avec ma famille comme d’habitude. Que le bon Dieu nous aide sinon bien avant le Covid-19, la vie est chère au Mali déjà. La seule inquiétude que j’ai, est l’instauration du couvre-feu pendant le mois de carême. Je demande au gouvernement de revoir les dispositions prises. Il y’a des mosquées qui prient jusqu’à 21 h souvent“, a alerte, Sydi Mohamed Haïdara frigoriste.

Moussa Doumbia craint que le rassemblement des prières ne soit pas un facteur de propagation de la maladie à Covid-19. Il affirme que Covid-19 existe mais que certains Maliens veulent ignorer cette réalité. “Je demande aux Maliens de respecter les mesures et de rester chez eux pour prier“, a recommandé notre dernier interlocuteur sur le Covid-19 et le ramadan.

Sylvie Coulibaly (stagiaire)
Mali Tribune
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