Les crises éducatives persistantes en Afrique en général et au Mali en particulier interpellent Daouda Tékété, journaliste-écrivain malien. Après des analyses approfondies sur les différents systèmes qui prévalent dans nos pays, ils formulent des propositions intéressantes pour une sortie de crise durable.
« Le défi pour les États africains est aujourd’hui, la conception et/ou l’adoption de politiques éducatives qui prennent mieux en compte les mutations sociales et les défis des cultures et sociétés africaines. » Nous retenons ce passage de la nouvelle publication de Daouda Tékété « Systèmes éducatifs en Afrique : Forces et faiblesses ». Un titre assez significatif qui vient de paraître chez les éditions La Sahélienne Mali.
Composé de quatre chapitres, cet ouvrage du journaliste-écrivain malien commence des analyses sur l’éducation traditionnelle pour aboutir à l’éducation arabo-islamique en passant par le système scolaire hérité de la colonisation. Le dernier chapitre est consacré à la contribution de Tékété pour la renaissance du système éducatif malien, voire africain.
Dans chaque chapitre, l’auteur, en véritable spécialiste sur son champ, analyse les forces et les faiblesses du système éducatif dont il est question et fait des propositions de sortie de crise.
Cet ouvrage est un véritable outil pédagogique fortement ancrer dans l’actualité éducative de la plupart des pays africains. Des pays où le système éducatif est paralysé par des grèves intempestives. Des pays où l’éducation est réduite au système hérité de la colonisation. Des pays où les valeurs traditionnelles sont mises dans des oubliettes. Cette configuration éducative ne permet nullement le développement de l’Afrique. Ainsi, cet essai est une réponse à toutes les crises dont le secteur de l’éducation est confronté dans nos pays.
Tékété prône la renaissance de l’Afrique. Un renouveau qui doit passer par l’éducation. Mais il faudrait au préalable changer de configuration. L’éducation doit s’étendre sur toute la vie et doit concerner tous les citoyens. « L’éducation ne se limite pas qu’à inculquer des données et des connaissances, mais c’est aussi la transmission d’un ensemble de valeurs qui à leur tour, apprécient les connaissances acquises », lit-on dans ce livre.
« Systèmes éducatifs en Afrique : Forces et faiblesses » est un ouvrage qui décrit l’actualité aussi bien politique qu’éducative de nos pays. Le développement n’est point possible dans l’oubli de nos valeurs qui ne permet pas l’épanouissement de l’individu. Dans la même logique, la cause des crises de gouvernance trouve également leur explication. Selon l’auteur, « l’actualité de l’école en Afrique repose sur les séquelles coloniales reprises par les régimes néocoloniaux africains empêtrés dans la corruption, entourés d’élites intellectuelles en manque de vision dans le domaine de l’éducation et de la formation de ressources humaines pour la construction d’un nouveau type d’Africain en vue de la renaissance nationale et du continent. » À l’en croire, les valeurs de la colonisation sont inadaptées au développement de l’Afrique.
Cet ouvrage est facile à lire et s’adresse non seulement aux décideurs politiques, aux acteurs de l’éducation, mais aussi aux étudiants en Sciences humaines. Selon le préfacier, « [ndlr] le livre de Tékété apparaît comme une contribution structurée et structurante à la recherche appliquée et/ou fondamentale sur les systèmes éducatifs africains et leurs crises cycliques ».