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Dossier de l’avion présidentiel et des équipements militaires : Un carton jaune à IBK ?
Publié le lundi 27 avril 2020  |  Le challenger
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© Présidence par DR
Sommet Afrique-États Unis: Arrivée du Président IBK à Washington
Sommet Afrique - États Unis : Arrivée du Président de la République SEM Ibrahim Boubacar KEITA à Washington DC
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Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, ne met pas à l’aise avec le dossier de l’avion présidentiel et des équipements militaires re-ouvert au niveau du Pôle économique et financier de Bamako. L’emprisonnement de son ancien Directeur de Cabinet, Mahamadou Camara, remis en liberté sur décision de la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako a été mal digéré par le Chef de l’Etat, qui mérite un carton jaune.




Dans un communiqué en date du 23 avril 2020, le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune III du district de Bamako, chargé du Pôle Economique et financier de Bamako, Mamoudou Kassougué, a informé l’opinion publique nationale et internationale que : «Le Mardi 21 Avril 2020, la Chambre d’Accusation de la Cour d’Appel de Bamako a procédé à l’annulation des poursuites et inculpations posées contre le nommé Mahamadou Camara, ancien Directeur de Cabinet du Président de la République, et «ordonné sa remise en liberté» qui est effective depuis. Sur la base de cette décision, le Parquet de céans transmettra le dossier concernant l’intéressé au Procureur Général de la Cour Suprême », peut-on lire dans ce communiqué.

Selon le cabinet du Procureur de la République, le dossier de l’avion présidentiel et des équipements militaires est désormais décomposé en trois parties. Une première procédure concernant Sidi Mohamed KAGNASSY, Amadou KOUMA, Nouhoun KOUMA, Soumaïla DIABY et Marc GAFFAJOLI est devant le cabinet d’instruction spécialisé saisi du Pôle Economique et Financier de Bamako, conformément aux dispositions des articles 609 et 610 du Code de procédure pénale. Une deuxième partie porte sur «des éléments d’enquêtes transmis au Procureur Général de la Cour Suprême pour saisine de l’Assemblée Nationale, conformément aux dispositions des articles 613 du code de procédure pénale et 15 de la Loi portant composition, organisation et fonctionnement de la Haute Cour de Justice, concernant les anciens ministres Soumeylou Boubèye Maïga, Mme Bouaré Fly Sissoko et Moustapha Ben Barka ». Enfin, une troisième partie s’intéresse aux « éléments d’enquêtes concernant le nommé Mahamadou CAMARA, à transmettre au Procureur général de la Cour Suprême, conformément à la décision de la Chambre d’accusation ». « Le Procureur de la République rassure que le principe de la présomption d’innocence sera respectée tout au long de la procédure. Le Procureur tient à rappeler également que toute évolution de la procédure sera portée à la connaissance de l’opinion», conclut le communiqué.

La balle dans le camp de l’Assemblée nationale

La décision prise par la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel n’a rien d’extraordinaire en la matière. Les justiciables qui ne sont pas d’accord avec les décisions rendues en première instance ont la possibilité de demander le réexamen devant la Cour d’Appel ou la Cour Suprême. Mais, ce qui parait normal dans une procédure judiciaire est aujourd’hui perçu par une partie de l’opinion comme décision dictée par des contingences politiques. Cela traduit un manque de confiance vis-à-vis de l’appareil judiciaire mais aussi une défiance d’une frange de l’opinion à l’égard de l’élite gouvernante. Sinon en prenant la décision de re-ouvrir le dossier de l’avion présidentiel et d’équipements militaires, le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Me Malick Coulibaly, s’est montré intraitable et non manipulable. Le mérite du ministre de la justice garde des sceaux est d’avoir osé s’attaquer à des privilégiés qui se croyaient au-dessus de la mêlée.

Le Procureur de la République chargé du Pôle économique et financier de Bamako ainsi que la Chambre d’accusation refusent de céder aux pressions et envoient la balle dans le camp de l’Assemblée nationale de mettre en accusation les hautes personnalités soupçonnées de commettre de faits graves. Ainsi, tout refus de l’Assemblée nationale serait assimilé à une volonté du Chef de l’Etat d’extraire des proches des mailles de la justice. Il reviendra alors à l’opinion publique et aux partenaires techniques et financiers d’en tirer les conclusions.



Deux messages à contenu non amical

Apparemment, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, ne met pas à l’aise les acteurs de la gestion du dossier de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Après la mise sous mandat de dépôt de son ancien directeur de cabinet par un juge d’instruction du Pôle économique et financier de Bamako, peut-il démentir avoir effectivement envoyé deux messages à son ministre de la Justice, dont le contenu n’était nullement amical ?

Le président du Conseil supérieur de la magistrature s’est gardé de formuler toute demande de libération de l’intéressé auprès du Garde des sceaux. Selon une source bien introduite au sein de la chancellerie, le ministre Malick Coulibaly ne compte nullement s’accrocher à son poste et ne veut pas non plus créer le buzz en démissionnant à quelques semaines de la fin de mission de l’équipe gouvernementale.

Alors, de deux choses l’une : ou le président IBK laisse le ministre Coulibaly travailler dans l’intérêt supérieur de la nation, ou ce dernier claquera la porte pour de bon.

La lutte contre la corruption reste la béquille sur laquelle tente de s’appuyer le régime d’IBK. Et sa conviction à la mener, au-delà du discours, demeure sujette à caution. Le président IBK veut-il réellement lutter contre la corruption et la délinquance financière ? Le Chef de l’Etat travaille-t-il à instaurer un royaume d’impunité pour ces proches ?

En attendant d’avoir les réponses à ces interrogations, il mérite un carton jaune à IBK afin qu’il donne une chance à la République de survivre en laissant la justice nettoyer les écuries d’Augias.

Chiaka Doumbia

Le Challenger
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