Mardi 28 avril 2020, le marché de bétail, situé à Faladiè sous la dénomination ‘’ Faladiè Garbal’’, a été ravagé par un incendie de très grande portée. Le bilan provisoire non officiel (de source locale) fait état de deux (2) personnes décédées, plusieurs animaux calcinés, des tonnes d’aliments bétails détruits et des pertes en matériels très considérables.
« J’ai eu le pressentiment du mal, mais je ne savais, si c’était ici où le village. J’ai fait des sacrifices hier matin. Mais Dieu a voulu ainsi » déclare, Amadou Guindo, chef de village du campement dogon.
Le marché à bétail de ‘’Faladiè Garbal’’ a une fois de plus été frappé par un incendie. En moins de 15mn, l’incendie a causé des pertes considérables. Le premier bilan non officiel (de sources locales) fait état de plus de 2000 ménages touchés, deux décès et des pertes en matériels considérables et plusieurs animaux calcinés.
Selon le chef de village dogon, le vieux Guindo et d’ailleurs de l’avis de plusieurs personnes rencontrées sur le site, l’incendie est survenu suite à la brûlure d’un tas d’ordures qui se trouve à quelques centaines de mètres du Garbal. « L’espace autre fois, appelé ‘’Tientien Placi’’, sert maintenant de dépôt d’ordures. Les personnes qui travaillent sur ce dépôt ont l’habitude d’y mettre du feu pour réduire la dimension des immondices. Mardi 28, à cause d’un vent violent vers 11h, les braises de ce feu ont été emportées en forte quantité sur le Garbal. En moins de 15 mn, le feu, a tout brulé sur son passage » explique le chef de village Guindo.
Mercredi 29 avril, soit le lendemain du désastre, la désolation était bien visible sur les visages. L’activité principale ce jour, n’était point le commerce des animaux. Si certains désespérés eu égard des pertes infligées par cet incendie étaient assis les bras croisés, d’autres par contre s’efforçaient de récupérer, des sacs d’aliment bétail et d’autres objets dans les décombres.
Munis d’une pelle et d’un petit récipient de tasse, Hamidou Guindo et ses trois jeunes frères récupèrent les aliments bétails encore utilisables dans leurs magasins. « Ici, c’est notre 3ème magasin. Si ce n’est pas ici, tout est parti en fumée » lance le jeune Guindo, sans autre forme de commentaire.
A 100 m de lui, un groupement de jeunes, dont l’âge varie entre 17 à 34 ans, était occupé d’un autre type de travail.
Le plus âgé d’entre eux, déclare : « Comme vous pouvez le constater, nous sommes en train de reconstruire notre case ». Un autre d’ajouter qu’ : « après le feu, nous n’avons rien récupéré. Même nos habits, il ne nous reste plus que ce que nous portons ».
D’après le chef de village Guindo, le feu n’a épargné aucune case de chez les dogons. Mais, il estime que les pertes en termes d’animaux ne sont pas aussi graves que du côté des peuhls.
En effet, il faut signaler que ‘’ Faladié’’ Garbal est composé de marchands de bétail dogons et peuhls. Cette considération a changé récemment par l’arrivée des déplacés du nord et du centre suite à l’aggravation de l’insécurité dans le Centre du pays.
Du coté des peuhls, l’incendie a fait plus de dégâts. Deux personnes en ont laissé leur vie, dont Oumar Sow, père de 5 enfants (sa seconde épouse est en état de grossesse). Cela, se justifie par sa proximité avec la source de l’incendie. Donc surpris par l’ampleur du feu.
Le gouvernement compati et promet !
Depuis que ce malheur s’est abattu sur le marché à bétail de Faladié Garbal, le gouvernement ne s’est pas montré insensible. Le jour même de l’incendie, le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Gal Salif Traoré en compagnie de son collègue de la Solidarité et des Actions Humanitaires, Hamadoun Konaté se sont rendus sur les lieux pour témoigner la compassion du gouvernement.
Le lendemain soit, le mercredi 29 avril, le ministre en charge de l’Elevage et de la Pêche, Mme Kané Rokia Maguiraga, s’est aussi rendue sur les lieux. Après avoir échangé avec les sinistrés, la ministre a promis que le gouvernement prendra toutes les mesures pour les accompagner en cette période très dure.
Selon la ministre Maguiragua, son département travaillera d’arrachepied avec les responsables du Garbal pour recenser ceux-là qui ont été touchés par cette tragédie et mettre en place des mesures d’accompagner.
Par contre le ministère de l’Elevage et de la Pêche, a clairement indiqué à ses interlocuteurs que le marché à bétail de Faladié Garbal, n’est pas un lieu d’élevage mais plutôt un marché d’écoulement de bétail. Donc, pour elle, l’installation des marchands de bétail à forte concentration pourrait être aussi l’une des raisons de ce genre de tragédie.
A noter qu’au niveau de ce marché à bétail, c’est le laisser aller au sens propre du terme. Aucun contrôle, n’est mis en place. Un capharnaüm de marchands et de déplacés du centre sous le passage des installations de haute tension de l’Energie du Mali (EDM).
Par Moïse Keïta