La forte mobilisation des tailleurs locaux, qui ont accueilli la nouvelle de la promesse présidentielle de confectionner 20 millions de masques dans le cadre de la campagne « un Malien, un masque », est aujourd’hui en chute libre. Et pour cause, les autorités chargées de passer les commandes auprès des entreprises de couture locales ont manqué d’assurance et motivation dans le payement des tailleurs qui n’est pas spontané à la livraison des produits. Conséquence aujourd’hui, beaucoup de tailleurs ont le moral au talon et abandonnent le projet pour se consacrer aux commandes de la fête de Ramadan.
Le rêve des tailleurs s’est transformé en cauchemar. Suite à la promesse du président IBK de fabriquer localement 20 millions de masques protectrices contre le Covid-19, beaucoup de tailleurs à travers le Mali avaient fermé leurs ateliers au profit du projet présidentiel ou transformé leur lieu de couture en une usine de confection de masques. Et conformément aux termes des contrats qu’ils ont signés avec les autorités, il est dit que le tailleur ne sera payé qu’après livraison des masques. Ce qui signifie que toutes les dépenses liées à la fabrication des maques sont pré-financées par les tailleurs qui signent ledit contrat. Et c’est ce qui fut fait par tous les tailleurs ayant postulé au marché public. Si certains, connaissant les lenteurs de l’administration malienne sont allés avec le dos de la cuillère, mais d’autres plus gourmands y voyaient dans cette affaire la poule aux œufs d’or et n’ont pas compté au moment de dépenser dans les matériels entrant dans la fabrication des masques.
Selon certains témoignages, des patrons d’entreprises de couture ont même investi des millions de F CFA dans cette affaire.
Aujourd’hui, à en croire certains de ces tailleurs ayant participé à la campagne présidentielle, ils ne sont pas loin du regret d’y avoir participé. « Je pensais que c’était de l’argent rapide. Donc j’ai transformé mon atelier en une usine de fabrication de masques. Pire, j’ai dépensé toutes les économies dans cette affaire. Mais, malheureusement au moment de faire la livraison, ils m’ont fait savoir que le payement n’est pas automatique. J’ai failli pleurer. Je regrette un peu d’avoir participer à la campagne. Mais pas totalement. Je crois qu’ils vont rapidement corriger cette lacune pour ne pas décourager les tailleurs », confie un chef d’atelier en attente d’être payé.