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200 millions ou le record des cautions en justice au Mali
Publié le mardi 5 mai 2020  |  le Temoin
Ouverture
© aBamako.com par AS
Ouverture de la 2è session de la cour d`assises 2019 de Bamako
La cour d`Appel de Bamako a abrité le 28 Octobre 2019, la cérémonie d`ouverture de la 2è session de la cour d`assises de Bamako au compte de l`année 2019.
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Le record malien des cautions judiciaires est probablement détenu par un certain Nouhou Kouma, le frère d’Amadou Kouma récemment incarcéré dans le sillage de l’affaire dite de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Dans la foulée de la libération de l’ancien ministre Mamadou Camara, l’intéressé, accusé de complicité dans les faits, a été finalement élargi. Mais à la différence de l’ancien directeur de cabinet d’IBK, Nouhou Kouma doit sa libération au paiement d’une caution dont la valeur fait râler dans le milieu judiciaire malien. Il a dû débourser la bagatelle de 200 millions de nos francs, une somme jamais égalée selon
des sources concordantes. C’était le prix à payer pour une liberté aussi conditionnelle soit-elle et quoique le montant excède les proportions juridiquement admissibles. En effet, la législation malienne fixe les cautions à un tiers du total reproché aux justiciables, qui se situe à environ 400 millions on justifiés pour ce qui concerne Nouhoun Kouma. Quoi qu’il en soit, ses avocats ont l’intention de ne rien lâcher pour obtenir le remboursement du montant. En démantelant notamment le dossier, qui est déjà l’objet d’un recours en cassation pour violation de la procédure.


Quid du profit pécuniaire des législatives ?

Les résultats électoraux aux législatives et le nombre de sièges à l’hémicycle ne sont pas qu’une simple affaire de représentativité politique. Il s’agit aussi d’une étape économiquement vitale dans le parcours des forces. L’argent étant le nerf de la guerre dans l’arène, les résultats électoraux sont tout aussi déterminants dans les capacités d’entretenir financièrement les partis. Au fait, pas moins de 60% de l’aide publique aux partis politiques leur sont repartis au prorata du nombre de députés et le RPM, avec plus 70 élus parlementaires, en a fait ses choux gras pendant la législature finissante. Le parti majoritaire sera cette fois-ci beaucoup moins doté, tandis que l’URD, premier parti de l’opposition, devrait rester dans les mêmes proportions avec ses 19 députés. Criblé de dettes et tirant le diable par la queue depuis plus 20 ans environ, le PASJ, qui ne souffle que grâce à ses élus municipaux, connaîtra un bond spectaculaire de ressources financières comptant pour ses nombre de députés qu’il a presque réussi à doubler. De quoi peut-être attirer vers la Ruche une volée de créanciers plutôt que d’Abeilles.
Quatrième force politique à peine né, le MPM de Hadi Niangadou pourra également récupérer des dépenses effectuées dans le cadre de son implantation.

Le port du masque va-t-il profiter à la criminalité ?

Covid 2019 oblige, le masque entre peu à peu dans la culture des Maliens en chassant certains gestes en passe d’être relégués comme les poignées de mains, les accolades, entre autres. Mais la nouvelle tradition en plein essor découle-t-elle de la seule nécessité de prévenir le virus ? C’est selon. Puisqu’il rend méconnaissables les plus proches connaissances, le masque devient aussi un refuge pour une certaine catégorie de citoyens qui vivent constamment dans l’ombre, tant ils sont souvent contraints de passer inaperçus dans la société à cause de leurs comportements. En tirent leur compte, en clair, les nombreux truands insolvables – dont l’existence a souvent consisté à se cacher à leurs victimes, le plus souvent des créanciers. Seulement voilà : avec un usage aussi subversif d’un outil de protection, n’y a-t-il pas lieu de s’interroger également sur une utilisation à des fins criminelles ?
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