A Bamako, la canicule s’est installée, et les désagréments causés par les fréquentes coupures d’électricité ont repris de plus belle. Les abonnés de l’auguste Énergie du Mali( EDM) sont agacés. On maugrée, on maudit et on insulte en sourdine, et on finit par s’accommoder, en rompant le jeûne à la torche ou à la lumière de son téléphone, en se couchant plus tôt que d’habitude, en différant au lendemain une tâche même urgente, ou en se privant, avec une grande désolation, de son JT. Cette canicule conjuguée au jeûne, à l’épidémie du coronavirus et à une vie étroitement dépendante de l’énergie électrique, se traduit par un véritable enfer. Aux privations diverses, s’ajoutent l’empêchement étreignant du sommeil, le luxe d’une désaltération à l’eau fraîche...
Les populations de Bamako vivent, en effet, une situation infernale. Aujourd’hui, aucun quartier n'est épargné par ces coupures intempestives d'électricité dans la capitale malienne. Entre obscurité, dégâts matériels et désagréments, le mal est âprement vécu. Replongées dans le calvaire de ces coupures intempestives d’électricité, les populations ne trouvent aucune explication valable par rapport à cette situation qui a fini de les plonger dans les noirs. « Avec le couvre-feu, il est demandé de rentrer tôt. Mais comment dormir sans électricité ? Nos téléviseurs, nos réfrigérateurs sont abîmés à cause de ces coupures de courant. Nos denrées alimentaires ne cessent de pourrir. Pire, nous mangeons tous les soirs maintenant sous la lumière de nos téléphones, à savoir dans l’obscurité», dénonce Bocar Traoré, un taximan.
Et le comble réside dans le fait que malgré la fourniture erratique de l'électricité, aucun service de l'Énergie Du Mali (EDM), pas même celui de la communication, ne daigne éclairer convenablement la lanterne des consommateurs, ne serait-ce à travers un communiqué sur les raisons de cette situation frustrante, aux conséquences incalculables.