La Cocem, plate-forme des observateurs nationaux, s’inquiète, alors que la contestation des résultats des élections législatives se poursuit au Mali. Elle pointe également des contradictions dans les chiffres des résultats définitifs publiés dans l’arrêt de la Cour constitutionnel et son annexe.
La Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali (Cocem) a analysé les résultats de trois communes de Bamako et de trois localités (Kati, Bougouni et Sikasso) où la victoire a changé de camp après l’arrêt de la Cour constitutionnelle. Environ une trentaine de sièges de députés est en jeu dans ces circonscriptions. Pour la Cocem, quant on lit l’arrêt de la Cour, il y a des contradictions dans les chiffres.
« Selon l'arrêt de la Cour, 536 bureaux de vote ont été annulés dans les circonscriptions électorales de Sikasso, Bougouni, Kati, Commune V et Commune VI contre 927 bureaux de vote invalidés dans l'annexe du même arrêt pour les mêmes circonscriptions électorales, pointe Drissa Traoré, président de la plate-forme des observateurs nationaux, la Cocem. Donc, vous voyez, il y a souvent des incohérences entre les chiffres. »
La décision de la Cour constitutionnelle avantage principalement le parti au pouvoir, au détriment de l'opposition. Face la crise post-électorale qui s’installe, la Cocem demande à la Cour constitutionnelle d’éclairer l’opinion publique et au ministère de l’Administration territoriale de publier les résultats des législatives, bureau de vote par bureau de vote. Une Cour Constitutionnelle qui a rejeté ce jeudi les requêtes introduites contre les résultats définitifs qu'elle a publiés.
La Cocem appelle également au calme. Car la situation était encore tendue ce jeudi 7 mai. Dans la localité de Sikasso (sud), les forces de l’ordre sont intervenues pour lever les barricades posées par les manifestants au corridor-sud de la ville. Ensuite, des échauffourées ont eu lieu dans Sikasso entre les manifestants qui contestent toujours les résultats des élections législatives, et les forces de l’ordre. De source hospitalière, des manifestants blessés par balle ont été admis à l’hôpital. Des motos de manifestants ont été incendiées.
Et dans le Nord, dans la localité de Tombouctou, un collectif de jeunes a décidé, à compter de ce jeudi et à cause notamment de l'insécurité, de braver jusqu'à nouvel ordre le couvre-feu en vigueur sur l'étendue du territoire national de 21h à 5h du matin, heures locales.