La bataille pour la présidence de l’Assemblée Nationale fait rage au sein du RPM. Selon des informations concordantes, ils seraient quatre au sein du parti présidentiel, le RPM, à nourrir l’ambition de briguer le prestigieux fauteuil de l’AN. Le Président sortant Issiaka Sidibé, son premier vice-président, Moussa Timbiné, le questeur Mamadou Diarassouba et le ministre de l’intégration africaine, nouvellement élu député, Baber Gano.
Une ambition fort légitime car ils appartiennent tous au parti qui a le plus grand nombre de députés à l’hémicycle. Mais, si et seulement si, ils pouvaient lire les votes des électeurs pour ensuite se faire une religion. Savent-ils pourquoi les électeurs n’ont pas donné à un seul parti la majorité absolue ? Ne faut-il pas envisager maintenant une gestion consensuelle et partagée du pouvoir ? Alors si le RPM a la Présidence de la République, pourquoi ne pas donner celle de l’Assemblée à son fidèle allié l’ADEMA ? La Primature pourrait également échoir à la troisième force politique à l’Assemblée, à savoir l’URD.
Le schéma d’une gestion consensuelle et partagée du pouvoir est celui qui sied au Mali d’aujourd’hui, afin de sortir des multiples crises qui secouent le pays depuis 2012. En tous les cas, les électeurs ont ouvert la voie aux partis politiques en empêchant un seul d’avoir la majorité absolue. Cette leçon, à défaut d’être appliquée à la lettre, doit servir de bonne boussole au Président de la République pour terminer, sans coup férir, le reste de son mandat.
Ainsi, pour que le Président de la République puisse terminer en beauté son mandat, il doit envisager la gestion consensuelle du pouvoir. Pour ce faire, il doit s’impliquer et non s’immiscer dans les affaires de l’Assemblée Nationale pour que le perchoir puisse revenir à l’ADEMA son principal allié depuis 2013. Ce parti, qui est la mère nourricière du RPM, s’est dédié corps et âme au candidat IBK en 2013 et au Président de la République au point qu’il n’a pas voulu présenter un candidat contre lui en 2018. Pour avoir été fidèle à IBK et par souci de stabilité et de partage de responsabilité, le parti du Pr Tiémoko Sangaré mérite le perchoir.
Quant à la troisième force politique, à savoir l’URD de Soumaila Cissé, bien qu’étant le principal parti politique de l’opposition, elle pourrait occuper le Matignon malien, c’est à dire la Primature, pour deux raisons. La première raison serait son ardent désir de prendre part à la gestion du pays pour mener à bien les indispensables réformes, afin que la démocratie malienne puisse renouer avec sa renommée d’antan. La deuxième raison est d’avoir l’appareil d’Etat lui permettant de négocier avec les ravisseurs du Président de l’URD, Soumaila Cissé, afin d’obtenir sa liberté. Pour rappel, Soumaila Cissé a été enlevé par des hommes armés non identifiés à Niafunké le 25 mars en pleine de campagne pour les législatives.
En plus de ces deux partis, les autres comme le MPM, l’ASMA, l’ADP- Maliba, la CODEM, le YELEMA pour ne citer que ces partis et même ceux qui sont en dehors de l’hémicycle, pourraient intégrer le gouvernement d’union nationale qui en découlera. Ce gouvernement, par souci d’équité et de justice, devra être composé de toutes les sensibilités, quitte à donner plus de quota au parti RPM. Tous les partis qui comptent, en fonction de leurs poids politiques, doivent figurer dans le gouvernement.
En somme, aucun sacrifice n’est de trop pour la stabilité d’un pays comme le Mali qui, depuis 2012, se débat sur plusieurs fronts sans succès. Pour les trois ans, qui restent d’ici la fin de son mandat, le Président IBK doit faire preuve de lucidité, de compréhension et surtout d’engagement pour le Mali. Il doit se rendre à l’évidence qu’’il a échoué et pour sortir par la grande porte de l’histoire, il doit corriger certains errements en rassemblant tous les maliens autour du Mali.