« Les journalistes et autres professionnels des médias sont indispensables : leurs informations nous aident à prendre des décisions. À l’heure où le monde est aux prises avec la pandémie du Covid-19, ce sont parfois des vies qui sont en jeu. En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, nous appelons les gouvernements et autres acteurs à faire en sorte que les journalistes puissent faire leur travail, pendant la pandémie et au-delà.
La propagation de la pandémie du Covid-19 en a fait naître une nouvelle, celle de la désinformation, où de dangereux conseils de santé côtoient les théories conspirationnistes les plus folles. Le remède, c’est la presse : des informations et des analyses vérifiées, scientifiques et fondées sur des faits.
Pourtant, depuis le début de la pandémie, restrictions et sanctions s’accumulent contre de nombreux journalistes qui ne font que leur travail.
Il est inévitable de restreindre temporairement la liberté de circulation pour venir à bout du Covid-19. Cela ne doit pas être un prétexte pour empêcher les journalistes de travailler.
Nous remercions aujourd’hui les médias, qui nous apportent faits et éclairages, qui tiennent les dirigeants, tous secteurs confondus, comptables de leurs actes, et qui savent exprimer les vérités qui dérangent. Nous saluons tout particulièrement celles et ceux qui sauvent des vies en informant sur la santé publique. Et nous appelons les gouvernements à protéger les professionnels des médias et à renforcer et protéger cette liberté de la presse indispensable pour un avenir de paix, de justice et de respect universel des droits humains ».
Chaque 3 mai est célébrée la journée de la liberté de la presse. Une journée qui permet de faire le point sur la liberté de la presse dans le monde, de défendre des médias dont l’indépendance est mise à mal ou encore de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur métier au cours de l’année.
En 2020, selon Reporters Sans Frontières (RSF) 21 pays africains sur 48 apparaissent encore en rouge ou noir sur la carte du Classement mondial de la liberté de la presse. La situation de celles et ceux qui tentent de produire des informations est difficile, voire critique. RSF confie que « la décennie à venir sera décisive pour l’avenir du journalisme sur le continent. »
En publiant son Rapport 2020 sur la liberté de la presse, elle dévoile que l’Afrique subsaharienne reste « très fragile » en terme de liberté en soulignant que « la chute de nombreux dictateurs et régimes autoritaires ces dernières années, comme a permis de desserrer un peu l’étau sur les journalistes dans ces pays. »
Cependant, RSF indique que les changements profonds, seuls à même de favoriser l’essor d’un journalisme de qualité, libre et indépendant, sont encore trop rares. Pire, certains pays comme la Tanzanie (124e, - 6) ou le Bénin (113e, - 17) connaissent des reculs très importants.
« Arrestations et détentions arbitraires de longue durée sont en recrudescence sur le continent, à l’instar des attaques, notamment en ligne, et de nouvelles lois répressives qui, au nom de la lutte contre la désinformation ou de la cybercriminalité, peuvent être utilisées pour restreindre abusivement la liberté d’information », révèle-t-elle.
Dans ce classement, le Sénégal (47e + 2) gagne deux places à l’échelle mondiale. Il intègre le cercle des pays africains où la liberté de la presse est plutôt stable.
« Considéré comme l’une des démocraties les plus stables du continent, le Sénégal dispose d’un paysage médiatique pluriel, et la Constitution de 2001 y garantit la liberté de l’information », peut-on lire sur le site de RSF.
La Namibie (23e) et le Cap-Vert (25e) affichent les meilleurs scores à l’échelle continentale comme l’an dernier. Cette année encore – c’est le cas depuis 2017, la Norvège occupe la première place du classement mondiale sur les 180 pays. La Corée du Nord occupe la dernière place.