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MINES : La Chambre des Mines en otage
Publié le vendredi 8 mai 2020  |  Mali Tribune
Présentation
© aBamako.com par A S
Présentation du programme de l`encadrement de l`orpaillage au Mali
Bamako, le 26 Février 2015, la Direction Nationale de la Géologie et des Mines à abrité la présentation du programme de l`encadrement de l`orpaillage au Mali
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La Chambre des Mines du Mali (CMM) dont la création avait suscité beaucoup d’espoir pour la réorganisation du secteur minier traditionnel et moderne de notre pays se meurt à petit feu. Elle est plongée dans un profond coma. La dilapidation des fonds érigée en mode de gestion est passée par là.




Dans une série d’articles, nous avons jugé utile de nous intéresser à la vie de la Chambre des Mines du Mali. Une structure qui roule sur l’or au propre comme au figuré, mais qui broie du noir à cause de la mauvaise gestion, de l’enrichissement et du vol organisé par sa gouvernance. Des faits qui donnent du tournis.

L’avènement de la Chambre des mines du Mali était attendu avec beaucoup d’espérance tant par les opérateurs miniers que les autorités nationales. La structure est un établissement public à caractère professionnel doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle a été créée par la loi n° 04-006 du 14 janvier 2004. La CMM a pour vocation l’organisation et la représentation des personnes physiques et morales exerçant dans les différentes branches professionnelles d’activités des mines

L’Etat a consenti beaucoup d’efforts pour que la faîtière des mines puisse vivre de ressources propres et pérennes. Ainsi, les ressources de la Chambre proviennent essentiellement de la patente additionnelle à laquelle l’Etat renonce pour l’aider à organiser et encadrer les acteurs, surtout les artisans (orpailleurs et autres). Ce qui fait une manne.

Les activités de la Chambre des Mines ont été lancées en février 2011 sous la houlette de son tout premier et actuel président Abdoulaye Pona. De 600 millions de F CFA par an, sa dotation budgétaire a évolué à 950 millions de F CFA ces trois dernières années.

Malgré cette embellie financière, cette Chambre consulaire n’est que l’ombre d’elle-même. Elle n’a rien réalisé de concret qui rentre dans le cadre de ses missions régaliennes. La Chambre est victime de la boulimie financière d’un bal masqué à trois : le président Abdoulaye Pona lui-même, ses acolytes qui sont le secrétaire général, l’agent comptable, et le contrôleur financier. Chacun d’eux joue un rôle bien précis loin de leurs missions.

M. Pona la tête de proue de la boite à pandore est le grand manitou. Les primes et émoluments indues des membres consulaires, du secrétaire général, de l’agent comptable et du contrôleur financier atteignent plus de 230 millions de F CFA par an.

Missions, primes, billets d’avions et autres titres de voyages fictifs, tout ou presque se passe à la CMM. Il y a en sus des sorties d’argent à des fins douteuses. La bagatelle de 54 millions de F CFA est illégalement partagée deux fois par an entre le président Pona et son cercle restreint de cadres et de membres de bureau.

La mauvaise gestion a dépassé tous les seuils à la CMM. En 2019, il y a eu plus de 900 millions de F CFA de recettes. En dépit de ce bénéfice record, il a fallu recourir à une banque de la place pour payer le personnel dont la masse salariale annuelle est de 108 millions de F CFA.

Au titre des activités réalisées en 2019, trois localités seulement sont concernées au Mali avec en prime la surfacturation à 58 millions de F CFA. Deux véhicules Pick-up Hillux ont été payés à 56 millions de F CFA.

Abdrahamane Dicko

Mali Tribune
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