Sommes-nous condamnés au Mali à un suicide collectif à la faveur de la pandémie du coronavirus ?
Celle-là est présente dans les sept pays qui nous entourent et les quinze Etats qui composent la CEDEAO dont nous sommes membres. Elle a déjà commencé à faire des victimes mortelles dans un certain nombre de ces pays. La Côte d’Ivoire et le Sénégal ont décrété l’état d’urgence. Ce dernier pays et le Burkina Faso ont instauré un couvre-feu nocturne. Le géant nigérian, quant à lui, a procédé à un confinement partiel à Lagos, son poumon économique et Abuja, sa capitale administrative.
Il faudrait que le Mali soit miraculé pour que, la terre entière étant dévastée par le virus et ses voisins immédiats transis de terreur, il soit l’unique pays à être épargné. Personnage lucide et de grande expérience notamment dans la lutte contre le VIH à l’échelle mondiale, Michel Hamala Sidibé, notre ministre de la Santé, n’y croit pas trop qui a déclaré que » 170 cas testés négatifs n’autorisent pas à dire que le virus n’existe pas parmi nous « .
Il n’avait pas besoin de préciser que depuis que le fléau est apparu en Chine, puis en Europe, enfin dans la sous-région ouest-africaine, beaucoup de personnes sont arrivées au Mali venant de ces contrées, par voie aérienne et surtout par voie terrestre, sans être passées par un dispositif de contrôle sanitaire alors inexistant.
Il s’y ajoute que les mesures préventives, annoncées par nos gouvernants à grand renfort médiatique, sont non seulement timorées, mais insuffisamment ou pas du tout appliquées. Les marchés, les mosquées, les gares routières, les véhicules de transport en commun urbain et interurbain, lieux par excellence de concentration des populations, ne sont pas concernés par la disposition afférente à la suspension ou l’interdiction de regroupements publics.
Or, c’est là où le virus est susceptible de se propager très rapidement et causer le plus de dégâts. Ne parlons pas des masques de protection qui devraient déjà faire l’objet de distribution gratuite dans les agglomérations à forte densité démographique. C’est dire l’urgence – si ce mot a encore un sens – des actions à poser pour éviter à notre peuple, déjà si durement éprouvé, un suicide collectif.