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Quotidien des filles privées d’école : La maison, lieu de repos ou de punition ?
Publié le mardi 12 mai 2020  |  Le Pays
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Avec l’arrêt des cours, beaucoup de filles doivent soutenir leurs parents. Elles sont chargées des tâches quotidiennes aux côtés de leur mère. Seules à la maison, astreintes à des corvées, difficiles pour elles d’étudier. Mais entre le fait de rester à la maison ou de retourner au cours, un choix reste à faire.
Depuis la fermeture des classes en plein temps de cours même si ce n’est pas le cas pour le Mali qui avait une perturbation de cours depuis quelque temps, les parents font de leur mieux pour maintenir les enfants à la maison. Mais il ne faut pas oublier aussi que nous sommes au Mali. Nos réalités obligent. Maintenant la question qu’on se pose, c’est comment les filles s’en sortent avec leur congé illimité ? C’est pourquoi notre rédaction s’est intéressée au quotidien des filles avec l’arrêt des cours.

À croire que cette pandémie qui a conduit le Mali comme beaucoup d’autres pays d’ailleurs à fermer les portes des écoles, a aussi dirigé les élèves vers une vacance maladie. Certes, l’école peut être souvent ennuyante pour les élèves, mais c’était aussi une porte de sortie pour d’autres surtout les filles. Elle n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais c’est aussi un lieu d’épanouissement et un bon prétexte pour échapper au contrôle de la maison. Déjà que tous les parents sont au courant que les écoles sont fermées, quel sentiment ces filles ont au fait de rester à la maison 24 h/24 et 7j/7 ? Comment utilisent-elles leur temps libre ?

Pour répondre à ces questions, une étudiante habitant à Sénou sous l’anonymat nous fait part de ses ressentis. Selon elle, rester à la maison est vraiment ennuyeux pour elle. « Je préfère partir à l’école, je n’aime pas rester à la maison. Ce n’est pas que je fuis les travaux ménagers, non, mais c’est devenu une habitude pour moi. Maintenant que je reste tout le temps à la maison surtout avec le mois de carême, je m’ennuie, ce n’est pas mes camarades seulement qui me manquent, mais c’est l’école même qui me manque. Je me demande ce que je vais bien pouvoir faire après la faculté, avec le manque de travail chez nous au Mali », a-t-elle déclaré. À l’en croire, elle a l’amour de l’école.

Cette situation n’est pas pareille pour toutes les filles. En effet, certaines d’entre elles estiment que la situation n’est pas très malheureuse avec cette décision.

Pour la lycéenne Fatim, rester à la maison n’est pas si mal que ça. Elle nous confie ne pas se plaindre à rester à la maison « et même si le gouvernement pouvait laisser les choses comme ça jusqu’en octobre prochain j’en serais ravie », soutient-elle. Même son de cloche pour AichataHaïdara.

Cette dernière affirme ne pas être du tout dérangée par cette situation. Selon elle, partir à l’école ou rester à la maison ça ne change rien pour elle. Mais tout ce qu’elle désire c’est de ne pas redoubler de classe, surtout que l’année prochaine elle doit faire son entrée dans une classe d’examen, si tout se passe bien.

De son côté, l’universitaire Agna, dans ses propos on peut voir clairement que rester à la maison n’est pas son point fort. Je n’aime pas rester à la maison, c’est très gênant et je m’ennuie à mourir. Je suis vraiment pressée pour la reprise, a-t-elle déclaré.

Compte tenu de tous ces témoignages, nous pouvons dire que l’école n’a pas réussi jusqu’à présent à avoir des effets sur certaines élèves. D’autres sont presque devenues indépendantes à cette institution. Une occasion pour certaines de se reposer et un moyen d’assommer d’autres.

OumouKouttoum Cissé, stagiaire
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