Dans un précédent article relatif à l’insolvabilité du ministère de l’Elevage et de la Pêche contre lequel des fabricants d’aliment bétail réclament des impayés, le Secrétaire général dudit département écarte toute responsabilité. Il apporte des éclaircissements.
Sans fondamentalement remettre en cause nos informations, Mohamed Sylla, le Secrétaire général du ministère de l’Elevage et de la Pêche s’est de prime abord offusqué de la qualification d’insolvabilité collée à son ministère sans chercher à savoir le comment et le pourquoi.
Selon ses explications, l’Etat met en place chaque année, un budget de 3 milliards de F CFA pour la vente d’aliment bétail subventionné. Les éleveurs bénéficiaires de cautions payent 70 % du prix et l’Etat s’acquitte des 30 %. A ses dires, le circuit se présente comme suit : l’ensemble des cautions donnant droit à l’aliment bétail sont regroupées par un conseiller technique chargé du dossier au niveau du ministère de l’Elevage et de la Pêche et sont ensuite transmis aux fournisseurs. Ces derniers présentent les mêmes cautions au ministère de l’Economie et des Finances pour paiement.
A entendre M. Sylla, il y a eu des dépassements depuis plusieurs années. Le nombre de cautions a dépassé les 3 milliards disponibles. Sur les exercices 2016-2017, les impayés s’élèvent à 7 milliards de F CFA.
Un mécanisme a été mis en place en 2018 pour apurer les créances. Pour le Ségal, dans la subvention des 3 milliards de F CFA, 1,5 milliard de F CFA est prévu pour solder les dettes pour les éleveurs (aliment bétail) et 750 000 000 F CFA pour les pisciculteurs (aliment poisson). Le reste sera alors utilité dans l’achat d’aliment bétail.
“Nous ne sommes pas de mauvais payeurs. C’est certains qui n’ont pas joué franc jeu dans le processus de la subvention”, s’est justifié Mohamed Sylla. A ses dires, l’inspection du ministère de l’Elevage et de la Pêche a été saisie pour voir clair dans le système.
Concernant les 16 000 tonnes d’aliment bétail promises par le président de la République IBK dans le cadre des mesures sociales Covid-19, le chef de l’administration de l’Elevage et de la Pêche estime que cette distribution n’est même pas de leur ressort. Ce volet tout comme celui de la distribution des aides alimentaires, est confié au Commissariat à la Sécurité alimentaire. Celui-ci a sollicité le ministère de l’Elevage qui a mis à sa disposition un technicien qui a pour rôle de définir les critères de distribution.
Sur d’autres plans, pour ce qui concerne la subvention des 450 t d’aliment bétail financées par l’Uémoa, M. Sylla dit que le processus a été bien mené. Il suffisait juste pour le fournisseur d’apporter les cautions au DFM, son chèque est aussitôt établi sur le compte de la Direction nationale de la Pêche et de l’industrie animale (Dnapia).
Tout en montrant pattes blanches, Mohamed Sylla a mis à nu les failles dans la gestion de l’aliment bétail sur de nombreuses années dont ils ont hérité. Il reconnaît tout de même que l’Etat est une continuité. Une lapalissade.