La troisième compagnie de la nouvelle armée malienne reconstituée est bloquée à Gao. L’accès à la ville de Kidal leur a été refusée par la Coordination des Mouvements de l’Azawad. La CMA demande à l’état « de revisiter la recomposition du bataillon et sa chaîne de commandement avant son redéploiement ». La plate-forme des groupes armés regrette aussi « ce retour forcé de l’armée » et appelle au respect des engagements.
Ce bataillon de l’armée reconstituée a pris le départ mardi dernier pour Kidal. Il était constitué de 120 soldats issus des rangs des forces armées régulières, de la Coordination des mouvements de l’Azawad et de la plate-forme. La compagnie a été stoppée en chemin, non loin d’Anefif, par des groupes armés de la CMA, à cause d’un problème de commandement, nous explique un responsable de la plate-forme. « Les gens de la CMA pensent que dans le commandement, il devrait avoir un capitaine. Et que leur capitaine qui a fait le processus DDR a été déclaré inapte », déclare Fahad Ag Almahmoud. Il ajoute aussi que la CMA souhaite que le bataillon soit dirigé par « le même capitaine qui a été blessé lors de l’attentat du MOC de Gao ».
Il existe un problème dans la chaîne de commandement mais aussi de logistique, affirme un responsable de la CMA. Toutefois, « on devrait avoir 45 officiers qui devraient intégrés ce bataillon. Les services de santé de l’armée ont dit que 21 de nos officiers sont inaptes » souligne Mohamed Ould Mahmoud, porte-parole de la CMA. « Nous avons demandé à remplacer ces 21 soldats avant tout redéploiement. Même si on a le chef du bataillon, il faudrait au moins qu’on complète la chaîne du commandement », a-t-il déclaré.
Le porte-parole de la CMA ajoute aussi que « le cantonnement du premier bataillon à Kidal » est en train de pousser des combattants à déserter l’armée reconstituée. Ces déserteurs ne sont pas de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, précise Mohamed Ould Mahmoud. « Ils sont deux. Un est de la plate-forme et un est de l’inclusivité, mais ça s’est passé à Kidal » explique-t-il.
Toutes nos tentatives pour faire réagir les responsables de l’opération du DDR, "Démobilisation, Désarmement et Réinsertion" sont restées vaines.