Jusque-là à l’étape de rumeurs persistantes, il ne serait plus qu’un secret de polichinelle. Le remaniement ministériel pressenti sera une réalité après la mise en place du bureau de l’Assemblée Nationale. Malgré son silence, le chef de l’État aurait déjà peaufiné sa liste et y apporterait sa dernière touche.
Sauf surprise majeure, le remaniement serait effectif dans les jours à venir. Selon ses proches, ce remaniement réserve des surprises de taille. Car y sont attendues des oiseaux rares de l’échiquier politique national. Pour d’autres observateurs, l’équipe actuelle, qui n’a pas démérité, sera revue de fond en comble.
En effet, le contexte politique n’est plus le même que celui de 2018 à sa réélection au pouvoir. À cette époque, il était attendu d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK) de composer essentiellement avec les membres de la coalition qui l’avait porté à l’entre-deux tours de l’élection présidentielle. D’où un gouvernement surtout ‘’d’union nationale’’, dont l’objectif était de maintenir homogène la coalition. Seulement la donne a changé depuis la démission réclamée de Boubèye par Mahamoud Dicko (ex Président du HCIM) et la nomination du Dr Boubou Cissé comme Premier Ministre couplée à son poste de ministre de l’Économie et des Finances. La coalition d’alors a reçu un coup, et il serait contre-productif de continuer dans la même logique. Concrètement, il est de plus en plus admis que le chef de l’État mette en place plutôt une équipe de combat, une véritable machine de guerre politique. L’essentiel de l’équipe sera puisé dans le bloc politique de la majorité présidentielle. Il se susurre par ailleurs, vu l’état exécrable des relations entre le chef de l’État et son ancien soutien de l’entre-deux tours (un ministre du gouvernement), que cette ambiance se ressente dans la composition de la prochaine équipe. Logiquement, l’avenir des ministres représentant le « Kankélétigui » est incertain. Tout dépendra du charisme et de la personnalité politique de chaque ministre. Pour la formation du bureau de l’Assemblée Nationale, la capacité de mobilisation, la maîtrise des enjeux politiques ainsi que l’intelligence politique ont été des données incontournables. Dans le jeu de chaises musicales qui se dessine pour la composition du prochain gouvernement, les personnalités fortes d’autres partis politiques, qui partagent la vision et les ambitions affichées dans le programme présidentiel peuvent y faire leur entrée. C’est à ce stade que les tractations seront corsées.
En attendant, les services de renseignements du régime mènent une enquête de moralité sur des leaders de l’opposition et d’autres personnes, afin de permettre au président IBK de former son 8ème gouvernement.