« La destinée est une force irrésistible ». Ah oui, cet adage sied bien à l’ancien leader de l’Aeem (Association des élèves et étudiants du Mali) qui n’a pas bonne presse. Il s’agit de Moussa Timbiné, appelé à une certaine époque par certains sous le sobriquet ‘’Moussa bécé’’ (Moussa manchette), porteur de violences physiques et verbales. Ancien de l’Aeem qu’il contrôle toujours d’ailleurs, Moussa est un ‘’self made man” qui embrassa la politique dès le jeune âge. Son parcours politique a toujours été jalonné d’obstacles, mais il n’a jamais abdiqué au combat. Annoncé perdant par les résultats du ministère de l’Administration territoriale lors du 2ème tour des législatives du 19 avril dernier, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale sortante faisait la Une des journaux, avec le statut ‘’d’ancien député très arrogant’’, qui a combattu tout le monde et qui en a payé les frais.
A la surprise générale, la Cour constitutionnelle le ressuscite avec un arrêt qui l’annonce vainqueur aux résultats définitifs. Et du coup, Timbiné annonce sa candidature pour le Perchoir. Le fiston national, Karim Kéita, devient son directeur de campagne. Tout semple être au préalable minutieusement préparé. Mais pour quel dessein ? Qu’est-ce qui se trame ? Seul le bon Dieu sait. Qui vivra verra…
IBK le choisit contre vents et marées et contre même le candidat choisi par son parti, RPM, pour occuper la présidence de l’institution. Qui peut aller à l’encontre du Boss ? Personne, si ce n’est un pauvre Diarrassouba qui avait un peu résisté, avant de retirer sa candidature le jour-j de l’élection du président de l’assemblée nationale. Sans surprise, la volonté du Boss IBK est accomplie avec la manière. Mon cher cousin Moussa Timbiné est élu au perchoir avec 134 voix sur les 147. Une majorité absolue !
Donc à moins de trois (3) semaines, grâce à IBK, il passe d’un statut de perdant lors du 1er tour des législatives à celui de Président de l’Assemblée nationale, 2ème personnalité de la République. Moussa Timbiné est donc investi d’une lourde mission, celle de fédérer toutes les forces politiques à l’hémicycle, assurer valablement le contrôle de l’action gouvernementale et le vote des projets de lois. Pour y arriver, il doit forcément murir, car l’Assemblée nationale ne fonctionne pas comme l’Aeem. Moussa est désormais contraint à l’extrême sagesse. L’âge n’est plus une excuse, du moment qu’il porte l’une des plus lourdes responsabilités de la République.
Mon cher cousin est probablement le plus jeune président de l’histoire de notre Parlement. Comme pour dire que la jeunesse n’est pas l’avenir, mais le présent. Un jeune qui n’est pas engagé dans le présent ne peut prétendre à changer quoi que ce soit dans l’avenir. Mon cher cousin, il faut honorer la jeunesse. Soyez surtout très mâture. Cher cousin, vous avez obligation de réussir avec brio cette mandature. C’est la seule manière de soigner votre image et votre réputation ô combien jugées mauvaises par la majorité des Maliens.