Une nouvelle étude effectuée par le Bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) alerte les Africains sur la possibilité d’aggravation de la maladie dans leur région. Elle formule des recommandations.
« 83 000 à 190 000 personnes en Afrique pourraient mourir du COVID-19 et 29 à 44 millions pourraient être infectées au cours de la première année de la pandémie si les mesures d’endiguement échouent ». Cette information a été donnée par la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti. C’était à l’occasion d’une conférence de presse virtuelle Africa Media Leader de l’OMS le 7 mai 2020. Ces chiffres sont le résultat d’une nouvelle étude du Bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique. Une étude qui a concerné 54 pays de la région africaine de l’OMS.
Faible taux de transmission
Cette étude montre que le taux de transmission de la maladie se révèle plus lent dans cette région de l’Afrique. Cela est lié à des facteurs sociaux et environnementaux voire à la jeunesse de la population, selon l’OMS.
Toutefois, cette situation n’est pas pour autant aussi favorable car elle suppose une présence plus prolongée du coronavirus en Afrique. « Le COVID-19 pourrait faire partie de nos vies au cours des prochaines années si de nombreux gouvernements de la Région n’adoptent pas une approche proactive. Nous devons tester, retracer, isoler et traiter », estime la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Appliquer les mesures d’endiguement
Face à ce risque, cette étude recommande la prise en compte des mesures d’endiguement, comme la recherche des contacts, l’isolement, l’amélioration des pratiques d’hygiène personnelle et la distanciation physique.
La prise en compte de ces mesures demeure une urgence pour l’Afrique. Car la même étude estime que le nombre de cas de malades du coronavirus qui nécessiterait une hospitalisation pourrait dépasser les capacités médicales disponibles dans une grande partie de l’Afrique. « On estime qu’il y aurait 3,6 à 5,5 millions d’hospitalisations dues au COVID-19, dont 82 000 à 167 000 seraient des cas graves nécessitant l’administration d’oxygène, et 52 000 à 107 000 des cas critiques requérant une assistance respiratoire », précise-t-on.
L’OMS recommande alors aux pays africains d’augmenter les capacités d’hospitalisation de leurs hôpitaux. Car mieux vaut prévenir que guérir. « Freiner une épidémie à grande échelle est bien plus coûteux que la mise en place des mesures préventives que les gouvernements prennent actuellement pour contenir la propagation du virus », indique Dr Matshidiso Moeti.