Depuis hier après midi, les Kayésiens ont renoué avec le calme. La tempête n’aura que trop longtemps duré. Ce jeudi matin, la cité des rails respire encore la quiétude. Les artères et les rues sont libérées. Les habitants qui se remettent petit à petit de leurs émotions vaquent à leurs affaires au marché ou sur les autres lieux de travail.
Les violentes manifestations survenues suite à une bavure policière ne sont plus qu’un triste souvenir. Cet malheureux incident a coûté la vie au jeune motocycliste Seyba Tamboura (17 ans) et à deux autres personnes ( Kalifa Kané, 30 ans et Bakary Traoré, un enfant de 12 ans).
A peine arrivé dans la cité des rails, ce mercredi mai, pour faire entendre raison aux manifestants en colère, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile que le Gouvernement a dépêché sur zone a rendu visite aux familles des victimes. Ce geste hautement symbolique a fortement contribué à la cessation de la violence contre les bâtiments administratifs.
« Je suis venu ici pour présenter nos condoléances aux familles des victimes. Mais, certains m’ont dit qu’ils (manifestants) ne veulent pas voir les policiers. Nous avons attendu l’accalmie pour aller dans les familles des victimes. La loi sera appliquée à ceux qui ont brûlé les bâtiments publics.
Le policier qui a tiré est en prison. Le père de la victime a pardonné mais, la justice fera son travail », a déclaré le général Salif Traoré dans la salle de conférence du gouvernorat de Kayes.
«J’ai regroupé les enfants pour les ramener à la raison et savoir les causes de leurs agissements. J’ai invité les kayésiens de rester en marge de ce mouvement. Nous demandons un terrain pour la pratique de notre sport », a indiqué pour sa part Boubacar Niangadou, président des «Motards ».
Lors des différentes rencontres, le ministre a promis de renforcer les effectifs de policiers dans la ville pour protéger les biens publics. « Mon souhait n’est pas d’opposer les forces de sécurité aux populations. Mais, on ne saura tolérer ceux qui font du mal à autrui. Le fait de brûler la préfecture en ma présence n’est pas une bonne chose », a regretté le général Salif Traoré.