Politique
Crise malienne : Washington veut que la Minusma plie bagage dans 3 ans
Publié le vendredi 15 mai 2020 | elwatan.com

© aBamako.com par Momo
Ouverture de la Conférence d’entente nationale Bamako, le 27 mars 2017 le président IBK préside la Conférence d’entente nationale au palais de la culture |
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Washington ne veut plus du Tchadien Mahamat Saleh Annadif à la tête de la Minusma, Mission onusienne pour la stabilisation du Mali. Le site Africa Intelligence (AI) soutient, à ce propos, que les Etats-Unis tentent depuis plusieurs semaines d’imposer son propre candidat à la tête de la mission.
Il s’agit de David Gressly, actuel n°2 de la Monusco, la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC). Le diplomate américain, rappelle la même source, est «un familier des arcanes onusiennes et du contexte malien». Avant de rejoindre la Monusco, David Gressly était à la tête du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Mali.
Africa Intelligence estime que «si un départ de Mahamat Saleh Annadif, ancien ministre des Affaires étrangères tchadien et RSSG au Mali depuis 2015, semble quasi acté, le nom de son potentiel successeur fait (par contre) l’objet d’intenses tractations».
La raison ? Il ne ferait pas l’unanimité au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Comme il fallait s’y attendre, les plus grands opposants à l’option américaine sont les Français, qui ne cacheraient pas leurs réserves sur David Gressly et plaideraient, selon AI, pour une candidature africaine.
Africa Intelligence révèle que «l’autre front diplomatique sur lequel s’écharpent Washington et Paris est celui du texte de la résolution du renouvellement de mandat de la Minusma». «Les négociations commencées il y a une dizaine de jours se déroulent dans un climat pour le moins tendu», indique AI, qui ajoute que «les diplomates américains souhaitent que la résolution mentionne une ‘‘échéance de retrait’’ à trois ans».
En d’autres termes, précise la même source, «Washington entend introduire de façon inédite un plan de désengagement graduel de la mission onusienne». Une demande à laquelle Paris, qui assure la rédaction de la résolution, est jusqu’à maintenant très fermement opposée.
Sur le plan opérationnel, ajoute Africa Intelligence, «Washington se montre tout aussi intransigeant et affiche une vive opposition à la descente des soldats de la Minusma dans le centre du Mali». «Le mandat initial de l’opération de l’ONU se limite théoriquement au nord du pays mais, face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le centre malien, la France plaide depuis plusieurs mois au Conseil de sécurité pour un déploiement partiel dans le centre», indique Africa Intelligence. Washington reste très sceptique aussi sur les mécanismes de coordination existants entre la Minusma et le G5 Sahel, que les Etats-Unis ne soutiennent que du bout des lèvres. Washington s’est, rappelle-t-on, opposé au financement de la force du G5 Sahel par l’ONU.
Ayant fait campagne contre les budgets «exorbitants» des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Donald Trump s’efforce de mettre cette mesure en pratique.
Selon toujours Africa Intelligence, son équipe diplomatique devrait ainsi plaider pour un retrait d’un millier de Casques bleus sur les 11 200 que compte la Minusma. Un point sur lequel Paris n’est pas d’accord aussi. Un récent rapport de mission du département d’Etat au Mali n’a pas été tendre vis-à-vis de la Minusma, fustigeant notamment les coûts de fonctionnement de la mission de l’ONU pour des résultats jugés limités.
Ce qui n’est pas complètement faux. Washington espère ainsi pouvoir obtenir une baisse de 10% du budget de la mission, actuellement estimé à 1,2 milliard de dollars.
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