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Culture de la chanvre au Mali: Le FSD exige le limogeage du ministre signataire
Publié le vendredi 15 mai 2020  |  aBamako.com
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© aBamako.com par A.S
Conseil des ministres du mercredi 30 septembre 2015
Bamako, le 30 septembre 2015 le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita a présidé le conseil des ministres du mercredi a Koulouba. Photo: Colonel Salif Traoré
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Déclaration du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie relative à la culture du chanvre

Depuis quelques jours déjà, des informations graves et concordantes font état de l’abrogation, le 25 Février 2020 par le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile de deux curieuses décisions par lesquelles, il a autorisé la culture et l’exportation du chanvre industriel au profit d’une société de droit Malien, totalement inconnue des Maliens.
Il s’agit, tenez-vous bien, de la société à responsabilité limitée AFRICAN-SEEDS-Sarl, dont le regard des plus vigilants n’a pu identifier le siège social au Mali.
Comme énoncé ci-dessus, cette société fantôme a arraché dans la plus grande opacité deux décisions, à l’insu des maliens.
Il s’agit de :
- La décision n°141/MSPC du 28 Février 2017 portant autorisation de la culture de chanvre industriel Sativa dont les graines sont destinées à être exportées.
- La décision n°2018-249/MSPC-SG du 05 Mars 2018, modifiant la première, et qui autorise la société AFRICAN-SEEDS-Sarl non seulement à cultiver, à produire des graines qui sont transformées en huile destinée à l’exportation à des fins médicales et alimentaires.
Mais voilà que le 25 Février 2020, le Gouvernement par décision n°2020-0231/MSPC procédait à l’abrogation des deux décisions, sans qu’on ne puisse trouver dans sa décision, les motifs réels de cette abrogation.
Faut- il faut en déduire que cette décision d’abrogation, comme les deux précédentes, prises en catimini et dans les mêmes conditions, cache mal les turpitudes du Gouvernement.
Le Gouvernement peut-il ignorer que, pendant des années, notre pays, le Mali a été pointé du doigt par la communauté internationale et placé sur le sale banc des narco-états ?
Peut-il ignorer que le rapport du groupe des experts des Nations Unies a établi avec certitude les liens étroits entre les groupes armés avec le trafic de drogue dans le nord et le centre du pays, alimentant ainsi l’insécurité et l’instabilité.
Peut-il ignorer que dans certaines régions du pays, les cultures vivrières traditionnelles sont en train d’être délaissées au profit de la culture de la drogue, censée rapporter plus de profits.
Peut-il enfin ignorer que dans le courant de l’année 2019, un convoi de véhicules chargés de drogue, parti de Ménaka, a été intercepté au Niger sans que compte ne soit demandé aux autorités frontalières du Mali.
Comment alors comprendre et justifier les autorisations accordées par le Gouvernement - à cette société pour cultiver des champs de drogue, de transformer la production et d’en exporter sans qu’on ne sache véritablement l’intérêt pour notre pays.
Et pourtant…la dangerosité du chanvre industriel est connue, surtout si les mesures d’encadrement et de contrôle ne sont pas en place comme le recommande à juste titre la loi n°01-078 du 18 Juillet 2001 portant sur le contrôle des drogues et des précurseurs.
La collusion du Gouvernement avec cette société devient alors évidente. En lieu et place d’un arrêté interministériel régulièrement publié au journal officiel, c’est une simple décision astucieusement cachée du regard des Maliens et de la communauté internationale.
Pour ces motifs, le FSD :
- S’insurge contre les actes attentatoires à la dignité du Mali perpétrés à travers l’octroi d’autorisations de culture de chanvre industriel.
- Exige la publication du cahier des charges annexé à la décision n°141/MSPC du 28 Février 2017.
- Exige, dans un premier temps la démission sans délai du ministre signataire ou son limogeage pur et simple.
- Demande la mise en place sans délai d’une commission d’enquête à l’effet d’examiner les conséquences liées à ces autorisations : site des champs, quantité cultivée, quantité des graines produites et exportées, quantité d’huile produite et exportée, destinataires de ces exportations.
- Exhorte le Procureur de la République à engager dans les meilleurs délais des poursuites.
Fait à Bamako, le 12 Mai 2020
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