Arrêtée en France le 10 mars 2020, Rokia Traoré était placée sous contrôle judiciaire pour ne pas avoir respecté un jugement rendu en 2019, qui exigeait qu'elle remette sa fille de cinq ans à son père belge. Elle attendait sa remise à la Belgique, retardée en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19. Selon la cour d'appel de Paris, la chanteuse ne se serait pas rendue au commissariat, le 15 mai, comme son contrôle judiciaire l'y obligeait pourtant chaque semaine.
L’avocat de son ex-compagnon s’étonne de la facilité avec laquelle la chanteuse malienne a pu partir pour Bamako en plein confinement : « J’ai écrit le ministre de l’Intérieur pour savoir comment des personnes placées sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire français peuvent quitter celui-ci moyennant des vols privés qui partent du Bourget. Comment c’est possible ? Vous prenez une amende de 130 euros quand vous faites 100 kilomètres en dehors de votre zone de résidence, mais vous pouvez prendre un avion à destination du Mali en partant du Bourget avec je ne sais qu’elle passeport puisqu’elle l’avait rendu aux autorités françaises ! »
Les enquêteurs tentent de réunir des éléments qui prouveraient que Rokia Traoré s'est soustraite illégalement à la justice française. Dans les heures qui viennent, la chanteuse pourrait donc se voir sous le coup d'un nouveau mandat d'arrêt pour violation du contrôle judiciaire, qui viendrait s'ajouter à celui, toujours en cours, émis par la Belgique dans une affaire de garde parentale l'opposant à son ex-compagnon.
Selon son avocat, Kenneth Feliho, Rokia Traoré a bien quitté la France le 9 mai en avion grâce à son passeport diplomatique malien. Un retour nécessaire selon lui, pour éviter qu'on lui retire son enfant resté au Mali.
L'avocat esquisse aussi déjà ses futures actions en justice : Si la France émet à son tour un mandat d'arrêt, il se pourvoira en cassation pour tenter de le rendre caduque et ainsi « pacifier l'atmosphère » dit-il. Rokia Traoré envisage enfin de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme pour contester le refus de son appel en Belgique dans l'affaire qui l'oppose à son ancien compagnon pour la garde de sa fille.... suite de l'article sur RFI