Le Mali est sur une poudrière. Le malaise est très profond. Les Maliens ont très marre de la gestion cauchemardesque et familiale de l’impitoyable premier, pardon, du Mandé Massa. C’est un secret de polichinelle. Tout le monde s’accorde à dire qu’il a complètement échoué. Annoncé comme le Messie, le sauveur et un grand éléphant, il est arrivé avec les pieds cassés. Déçus et trahis, les Maliens voulaient le sanctionner dans les urnes. Mais c’est regrettable de constater que même au crépuscule évident de sa popularité, IBK qui avait les appareils d’Etat en sa possession, est arrivé à se faire réélire à la magistrature suprême en 2018 pour un second quinquennat. Du coup, IBK est devenu une pilule amère coincée dans la gorge des Maliens.
Deux (2) ans après sa réélection, il peine à sécuriser les Maliens et leurs biens et à leur offrir un cadre convivial et à soulager leurs souffrances. Les Maliens, en majorité, qui vivent la peur dans le vendre à cause d’une insécurité grandissante et récurrente, souffrent dans leur chair. Le panier de la ménagère va de mal en pis. La pauvreté s’accentue chaque jour que Dieu fait, les signaux sont au rouge. L’espoir est brisé et un meilleur avenir incertain.
De revers en revers, les forces armées et de sécurité (FAMa) ayant vu impuissamment détourner l’argent de leur équipement, ont payé un lourd tribut à cause de l’inexistence d’une stratégie claire qui aurait dû être définie par IBK pour venir à bout des terroristes et leurs affidés indépendantistes. De façon générale, pendant le mandat du président Kéïta, il y a eu plus de morts au Mali du fait du conflit que pendant les cinquante-trois (53) années précédentes, c’est-à-dire de 1960 à 2013. A sept (7) ans au pouvoir, ce sont plus de huit mille(8000) morts. Ce que les Maliens ne veulent entendre à fortiori le voir parce qu’ils se rappellent, avec beaucoup d’amertume, que c’est sous IBK que la corruption, les scandales, la gabegie et la délinquance financière ont pris l’ascenseur.
A cause d’un manque de vision et de plan de sortie de crise du président IBK, la mise en œuvre de l’Accord d’Alger qui, devrait amener la paix et la stabilité au Mali, traine. Et à cause de cette lenteur, la situation sécuritaire du nord se dégrade de jour en jour. Pour preuve, ce sont plus de 1000 personnes qui ont été tuées au Mali pendant les douze derniers mois. Sur les 500 victimes de la crise, plus de 200 ont perdu la vie après la signature de l’Accord à cause de la nonchalante de sa mise en œuvre. L’instabilité s’est propagée. Elle confine à l’anarchie dans certaines zones. Les témoignages concordent: à 10 km de Tombouctou, il n’y a plus d’État, au-delà d’Almoustarat, il n’y a plus de Mali. Les routes ne sont plus sûres dans plusieurs régions.
Dans le centre du pays, la multiplication des actions terroristes ou de banditisme donnent le frisson. Qui d’entre nous n’est pas consterné, voire dépassé par l’ampleur des massacres et son évolution dans la 5ème région administrative du Mali, Mopti, devenue aujourd’hui un no man’s land. Sous l’œil impuissant du régime IBK, une grande partie de cette région est malheureusement sous le contrôle des terroristes sans loi ni foi qui y règnent en maîtres absolus et sèment la terreur et la désolation aux populations laissées à leur merci par des gouvernants insensibles. Le processus de paix est enlisé, faute de vision et du fait de l’immobilisme des gouvernants actuels.
L’amateurisme, les tâtonnements et les improvisations ont fini par exaspérer les signataires maliens et étrangers de l’Accord. La faiblesse de l’État, l’absence de stratégie et la recrudescence des activités des groupes terroristes font peser de sérieuses menaces sur le Mali. Plébiscité avec un score record, le Kankeletigui est passé complètement à côté de la plaque, de son histoire et de sa gloire politique. Mandaté pour la résolution de la crise, il aurait dû rassembler tous les Maliens autour de l’idéal du combat, c’est-à-dire la mise d’un gros trait définitif sur les hostilités au nord du pays et du centre.
Il aurait dû user de tout son poids politique pour rassembler les Maliens et recoudre le tissu social. Dans ce cas, il aurait gagné en estime considérable et se serait inscrit sur la page d’or de l’Histoire du Mali. Il aurait pu, par la suite, gagner n’importe quel pari politique, socio-économique dans le pays. Mais dommage, il a priorisé ‘’sa famille d’abord’’ au ‘’Mali d’abord’’. Toutes les grandes décisions concernant la vie de la nation passent par la famille (Ami et Karim), ou sont prises à l’extérieur. Dans l’exercice du pouvoir, on constate que c’est « sa famille d’abord » qui a été mise sur orbite. Et en dehors de ce cercle familial, nul espoir pour les Maliens qui lui ont accordé une grande confiance. Le peuple malien dans sa majorité est très déçu d’IBK qui est du coup devenu une pilule très amère coincée dans leur gorge jusqu’en 2023.