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Mouvement pour la sauvegarde des droits de l’Homme : Esclavage, une pratique qui a pignon sur rue en milieu Soninké
Publié le mardi 26 mai 2020  |  Mali Demain
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Le Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme (MSDH), présidé par Boubacar N’DJIM a mené une enquête sur la pratique de l’esclavage à Kayes, surtout dans le milieu soninké. La présente conférence de presse du 18 mai 2020, à l’Hôtel Almounya, situé à Faladié Sema, rue du Gouverneur, avait pour but d’informer l’opinion nationale et internationale de l’effectivité de cette pratique et alerter les plus hautes autorités de la République du Mali, pour mettre fin à cette pratique, vieille de l’ancienne époque.


Une enquête menée par le Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme (MSDH), à Kayes dans les milieux soninké et précisément dans les villages de LaniTounka, LaniTakountala, et LaniMody, a révélé la pratique à outrance de l’esclavage et surtout par ascendance.

D’après le Président Boubacar N’DJIM, « son mouvement a mené cette enquête pour établir les faits et démontrer le mutisme de l’Etat sur ce phénomène qui sévit dans cette région du Mali(Kayes) ». À titre illustratif, explique l’ »orateur « les captifs appelés esclaves ou hommes de castes dans ces contrées, travaillent tous les samedis pour leurs « Maîtres ». A défaut, ils versent une amende de 1.000 FCFA à leurs « Maîtres ». Faute de quoi, des chefs de familles sont ligotés, battus et humiliés devant leurs épouses et leurs enfants pour avoir refusé les ordres de ceux qui se font appeler « Maîtres ». Pire encore, le temps de viduité est beaucoup plus long (4 mois et 10 jours) chez les épouse des « maîtres) que chez les épouses des esclaves appelés captifs (2 mois et 5 jours).



Le mutisme des autorités !



Toujours selon le Président Boubacar N’DJIM, « ces pratiques se font au vue et au su de toutes les autorités locales et nationales du Mali, sans qu’aucune d’elle ne puisse lever son petit doigt pour condamner dans la dernière rigueur de la loi. Malgré les coups et blessures volontaires affligés à ses victimes, ni les Maires, ni les députés, ni les préfets et sous-préfets, ni le gouverneur et encore moins les juges et les autorités de Bamako, personne ne réagit ».



Des traités ratifiés par l’Etat du Mali

Le MSDH s’insurge du fait que l’Etat du Mali a signé et ratifié plusieurs traités internationaux et sous régionaux sur les droits fondamentaux de l’homme. Ces traités qui considèrent l’esclavage comme un crime contre l’humanité pendant qu’au mali et dans la région de Kayes, les droits de citoyens sont bafoués au vu et au su de tous.

Même la Constitution du Mali a stipulé en son article 2 que : « Tous les maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ».



Les recommandations



Face à cette situation déshonorante, le Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme (MSDH) recommande par la voix de son Président Boubacar N’DJIM : à l’Organisation des nations Unies (ONU) de se pencher sur la question de l’esclavage au Mali ; une implication sérieuse et concrète des autorités locales et le gouvernement du Mali en mettant fin à cette pratique et à l’impunité ; à l’Assemblée Nationale de voter des lois criminalisant toutes les formes de l’esclavage au Mali ; aux syndicats de la magistrature de s’investir d’avantages pour arrêter les coupables et les traduire en justice ; aux organisations de la société civile de s’impliquer dans les résolution des conflits qui naissent très souvent de cette pratique. Car les victimes ne savent pas à quel saint se vouer ; de créer des postes de sécurité à proximité des villages concernés ; à la collaboration des pays de la sous-région pour faire bénéficier de leur expertise en matière de la gestion de ce fléau…. ».

Pépin Narcisse LOTI
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