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Coton graine : Légère hausse du prix au producteur
Publié le jeudi 28 mai 2020  |  L’Essor
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Coton malien
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La CMDT annonce que le tarif bord champ est désormais fixé à 215 Fcfa. C’est une augmentation par rapport aux 200 Fcfa précédemment annoncés. Les raisons ? Le gouvernement a décidé de rediriger la subvention sur le prix de cession de l’or blanc

Avant le début de la campagne agricole, il est de coutume de fixer le prix du coton graine aux producteurs. La direction générale de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), avec l’accord du gouvernement, porte à la connaissance des producteurs le prix convenu auquel la société va acheter la production. Ce prix est en effet fixé en association aussi avec les producteurs de coton des zones de l’Office de la Haute vallée du Niger (OHVN).

Pour expliquer la nouvelle structuration de prix aux producteurs, le président directeur général de la CMDT, le Pr Baba Berthé, a conduit une délégation dans toutes les zones de production de sa structure, du 8 au 17 mai. Il était accompagné pour la circonstance des responsables techniques de la CMDT, des responsables de la Confédération des sociétés coopératives de producteurs de coton au niveau central, régional et local. La délégation a pu s’enquerir aussi de l’état de livraison aux producteurs des intrants agricoles au titre de la campagne 2020/2021.

Dans un premier temps, le prix bord champ garanti aux producteurs de coton graine avait été fixé à 200 Fcfa/kg pour le compte de la campagne 2020/2021, contre 275 Fcfa pour la saison précédente, soit une diminution de 75 Fcfa.

Face à cette situation, cumulée à d’autres difficultés de la filière coton, le gouvernement, à travers la CMDT a trouvé une solution alternative. Ainsi, il a été décidé de transformer la subvention des engrais en bonus sur le prix du kg du coton graine.
Il faut rappeler que l’état a été amené à baisser le prix du coton à cause de la chute des cours de la fibre sur le marché mondial. Cette conjoncture défavorable est due aux impacts économiques de la crise du coronavirus.

Ainsi, la livre de coton a plongé au début du mois d’avril à son plus bas niveau depuis 2009, pénalisée par une demande en berne liée au ralentissement de l’industrie textile, notamment en Asie. En plus, les cours de l’or blanc ont été affectés par la faiblesse du prix du baril de pétrole qui rend les fibres synthétiques plus compétitives par rapport aux fibres naturelles. Au cours de ses échanges avec les producteurs, le PDG de la CMDT n’a pas manqué de rappeler que notre pays vit une année difficile avec la crise sécuritaire dans les régions du Nord et du Centre.

« Cette crise affecte de facon significative les revenus de l’état dans les parties concernées, car il n’y a plus de perception d’impôts dans ces régions. Alors que le Trésor public est alimenté en partie à partir de la perception des impôts et taxes. à cela s’ajoute une augmentation des dépenses car, il faut assurer la sécurité des personnes et des biens dans cette partie du territoire et cela demande des moyens humains et matériels», a expliqué le PDG Berthé, ajoutant : « lorsque nous avons des difficultés, le mieux c’est de trouver des solutions internes ».

Une de ces solutions a été la subvention des engrais par l’état. Depuis des années, l’état subventionne les engrais au profit des producteurs. Sur la question, le PDG de la CMDT a déploré le fait que la subvention connaisse quelques difficultés parmi lesquelles le non remboursement et l’utilisation efficiente de ces intrants. Une autre difficulté, selon le Pr Baba Berthé, est la crise sanitaire mondiale, qui a affecté tous les états du monde et particulièrement le nôtre. Notre pays doit faire face à la fois à la crise sécuritaire et sanitaire. Les producteurs, dans leur grande majorité, sont conscients de ces difficultés et des défis à rélever pour préserver la santé de la filière. Il a été démandé aux producteurs de la CMDT comme à ceux de l’Office de la Haute vallée du Niger (OHVN) de consentir des sacrifices.

Le PDG a ensuite expliqué que la subvention de l’état sur les engrais sera désormais redeployée sur le prix de vente du coton graine sous forme de bonus. « Nous avons reçu une subvention de 10 milliards de Fcfa de la part de l’état. Sur une prévision de production de coton graine de 700.000 tonnes, les spécialistes ont estimé que chaque producteur pourrait empocher 15 Fcfa supplémentaires par kg de coton graine vendu à la CMDT», a précisé Baba Berthé. En principe, le prix d’achat du coton graine est fixé sur la base des réalités des prix pratiqués sur le marché international.

Cela s’explique par le fait que notre coton n’est pas transformé localement. Le fléchissement des cours mondiaux du coton, à cause de la maladie à coronavirus et la guerre commerciale entre les puissances industrialisées, ont fait perdre au coton le tiers de sa valeur sur le marché mondial. Cette perte de valeur a nécessairement eu des répercussions sur le prix d’achat du coton graine dans les états africains.

Notre filière n’est pas la seule touchée, ce sont toutes les autres sociétés cotonnières africaines qui connaissent le même problème. « C’est ensemble qu’il faut rélever ce défi », a expliqué le PDG, invitant les producteurs à ne pas renoncer à leurs objectifs de production arrêtés dans le plan de campagne.
édifiés par les explications du patron du géant du coton, les producteurs ont pris l’engagement de s’investir pour améliorer la production et la productivité.

Par ailleurs, le président directeur général s’est félicité du niveau de placement des engrais et autres intrants auprès des producteurs.

La CMDT s’est beaucoup investie pour permettre aux paysans de produire dans les bonnes conditions de travail en ayant à portée de mains tous les intrants indispensables (engrais, pesticides, herbicides, matériels agricoles etc). Rappelons que le coton est cultivé sur plus de 700.000 hectares et procure des moyens de subsistance à plus de 3 millions de personnes.

Anne-Marie KEÏTA
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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