Aujourd’hui, acheter des parcelles au Mali, c’est se jeter dans la gueule des prédateurs fonciers. Le phénomène a pris de l’ampleur et cela, au grand dam de la justice. De ce fait, personne n’est à l’abri des spéculateurs fonciers au Mali. Si rien n’est fait urgemment, nul doute qu’après la crise politico-sécuritaire qui sévit actuellement, la seconde bombe à détruire le Mali sera le litige foncier. Comme c’est le cas aujourd’hui, de plus de 300 familles vivants sur le site de ‘’Gouana rive gauche’’ à la périphérie de Bamako (dans la commune rurale de Kalabancoro, cercle de Kati) qui sont menacées de démolition totale sur la base de faux documents brandit comme un trophée de chasse par un certain Hamet Niane, promoteur de l’Agence immobilière «GUETEMA SARL».
Puisque nous vivons dans un pays où tout est possible et la justice n’est plus crainte, que certaines personnes profitant de leurs statuts sociaux et souffrantes de bonne moralité ne se gène plus à s’adonner à l’expropriation abusive des parcelles dignement acquis par des pauvres et cela, sur l’établissement du faux, usage de faux et faux en écriture. Le tout pour s’accaparer des lopins de terre.
La commune rurale de Kalabancoro, est l’une des communes la plus convoitée par les spéculateurs fonciers, à l’heure actuelle. C’est le cas du promoteur de l’Agence immobilière «GUETEMA SARL», du sieur Hamet Niane. Après avoir établi de faux documents (titre foncier) en vue de déposséder des milliers de familles de leurs terrains (maisons construites) à Gouana, l’homme assigne en justice les membres de l’association pour le développement de Gouana dans la commune rurale de Kalabancoro.
Rappel des faits
Tout débute en 2017. Un individu du nom d’Hamet Niane, promoteur de l’Agence immobilière «GUETEMA SARL» se présente aux familles du secteur de ‘’Gouana rive gauche’’ qu’elles sont sur son titre foncier datant depuis 2008. Pourtant, ces dernières sont là-bas, il y a plus d’une trentaine d’années. Motif avancé par le sieur Niane, qu’il a acquis 13 hectares et demi à la suite de sa compassion par les domaines de Kati, lorsque l’État a pris l’équivalence desdites surface à Kati Sanafara pour en faire des logements sociaux.
Une fois informés, les occupants dudit site litigieux se sont regroupés pour s’y rendre à la sous-préfecture de Kalabancoro pour en connaître davantage sur cette histoire d’un autre titre foncier attribué sur leurs propriétés. Ainsi, après des vérifications assez poussées, le sous-préfet de Kalabancoro informa le sieur Hamet Niane, qu’il ne dispose pas de titre foncier aux lieux indiqués et mieux encore, que ses documents seraient faux. Mais pour couper cours à tout litige, le sous-préfet d’alors, invita les deux parties pour des éclairages à leur donner.
Après avoir écoutées les deux parties au cours d’une audience, le sous-préfet a notifié au sieur Niane, promoteur de l’Agence immobilière « GUETEMA-SARL », que la surface occupée par les familles du secteur de ‘’Gouana rive gauche’’ s’évalue à plus de 70 hectares d’autant plus que celle réclamée par lui s’établi sur 13 hectares et demi. Une première confusion. Toutes ces informations, sont retenues dans le procès verbal de l’audience du préfet et la réquisition faite par un huissier de justice réquisitionné par l’Association pour le développement de Gouana.
Plus loin, la sommation interpellative introduite par l’association, contre M. Hamet Niane, explique comment il a eu son titre foncier sur leurs parcelles. Niane répond que c’est en «compassion de ses parcelles à Kati Sanafara» qu’il a eu ces lots à Gouana. Pourtant, dans ses documents, il est mentionné qu’il a acheté en 2013, mais il s’est débrouillé d’avoir un titre foncier de 2008 et comment ? La question reste pendante!
Est-ce possible pour une même personne d’acheter une parcelle en 2013 et avoir un titre datant de 2008 ?
En tout cas, c’est le double langage tenu par le sieur Niane. Tantôt, il a acheté et tantôt, il a été compensé. Où est enfin la vérité ? C’est cette confusion qui prouve à suffisance que le sieur Niane est sur du faux ; mais profite pour bénéficier un privilège de son statut de «richissime» auprès de l’administration publique.
C’est pourquoi, nous avons approché le président de l’Association pour le Développement de Gouana, M. Mohamed Lamine Diarra, afin qu’il explique ce litige sans précédent. Une seule personne contre plus de 300 familles dignement installées. C’est marrant quand-même.
Selon lui, ils ont prouvé sur tous les plans la paternité de leurs terrains au sieur Niane : « D’abord au niveau traditionnel et coutumier et puis au niveau administratif, il a signé et persisté dans sa manœuvre d’expropriation auprès du tribunal de première instance de Kati en fournissant ses faux documents au juge qui a tranché. Ce juge n’ayant pas compris son jeu, lui a donné raison dans son verdict. Lequel a été attaqué par notre association en faisant appel à la Cour Suprême dont le jugement est prévu pour ce jeudi à la section administrative de ladite Cour ».
Aujourd’hui, M. Hamet Niane promet de réduire ces pauvres familles en ‘’des sans abris’’. Elles sont plus de 300 ménages et n’attendent que le droit soit dit par la Cour Suprême ce jeudi, afin de leur permettre de vivre sans désespoir ni haine à l’égard de la justice.
Aux dernières nouvelles, M. Niane, promoteur de «GUETEMA SARL» se réjouit d’avoir gagné la partie avant même le verdict de la section administrative de la Cour Suprême, prévu pour ce jeudi 4 juin 2020.
Par ailleurs, toutes nos tentatives d’entrée en contact avec le sieur Hamet Niane pour recouper nos informations sont restées vaines.