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Nouvelle configuration du pouvoir législatif : Réussira-t-il à remplacer le « Système » ?
Publié le jeudi 4 juin 2020  |  L’aube
Election
© aBamako.com par AS
Election du bureau de l`Assemblée Nationale du Mali
Bamako, le 28 Mai 2020, s`est déroulée au Centre International de Conférence de Bamako, l`élection des membres du bureau de l`Assemblée Nationale du Mali.
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A l’Hémicycle de Bagadadji durant les cinq prochaines années, au titre de la VIè législature entamée sur fond de vives préoccupations, vu la nature des résultats du scrutin tenu au forceps et validés au finish par Manassa Danioko et son équipe de la Cour constitutionnelle, les débats risquent de n’être ni houleux ni élevés. En revanche, ils risquent d’être flous voire d’êtreune véritable caisse de résonnance au service exclusif de l’Exécutif. En tout cas, rien ne semble garantir d’avance que les discours lors des Sessions parlementaires suivis des pratiques propres au système seront au poteau.
Enfin, terminé le processus électoral, concernant le choix des Députés devant siéger à l’Assemblée Nationale durant les cinq prochaines années au titre de la 6ème législature.

Auparavant, force est d’admettre que la seule décision de tenir ce scrutin électoral dont le verdict prononcé par la Cour Constitutionnelle reste contesté avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. A défaut de pouvoir l’empêcher à tout prix, l’opposition était allée jusqu’à vouloir le saboter par des actes pacifiques liés au climat d’insécurité généralisé dans les Régions du Nord et du Centre du pays. En vain !

Cependant, avec l’enlèvement du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, lors des campagnes électorales dans son fief, l’opinion nationale et internationale a fini par réaliser que la tenue de ce scrutin remettra en cause le peu de transparence qui démarquait le processus démocratique malien de celui de plusieurs autres pays de la Sous-région et cela confortera le règne du ‘‘Système Rpmiste’’ dans ses assises politiques ou idéologiques sur le terrain. Mais, il s’est tenu tout de même, le scrutin. Cependant, très malheureusement, pas sans défaillance avec des scènes de contestations socio-politiques tenant lieu d’une bombe à retardement. Car, en matière du respect strict des règles du jeu démocratique, il fut établi que, dans plusieurs circonscriptions électorales de la capitale et de l’intérieur du pays, le Droit pour tous les acteurs politiques à la parole, à des campagnes électorales dignes de ce nom et à la confiance de l’électorat potentiel n’a pas été respecté.

Résultats : les bases électorales des partis politiques, malgré le taux de participation très faible, ont renoué avec le démon des manifestations ponctuelles pour prouver au sommet de l’Etat leur attachement aux idéaux originales de la Révolution de Mars 1991. La façon dont est advenue également la nouvelle configuration de l’Assemblée Nationale a suscité de grincements de dents à bien d’égards contre le système. En fait, pour les acteurs politiques et leaders de certains mouvements de la société civile, le renouvellement du Législatif aurait permis de présager la fin d’une époque, celle de la suprématie clanique et du système de dirigisme familial et de la pratique à peine voilée de népotisme et de trafic d’influence dans l’attribution des postes au sein de l’Administration et l’offre des marchés publics. Un ‘‘Système’’ qui aura fini par gripper le Parlement sortant, rouiller ses rouages en rendant stériles tous les débats, le vote des projets et propositions de lois émanant des voix qui ne seraient pas des siennes. Ce qui dénote que rien n’indique que système est en passe de s’effriter, de se rétrécir comme une peau de chagrin.



Comment rompre alors avec le statuquo ?

Ce qui aurait dû permettre à l’Hémicycle de vibrer désormais au rythme de débats de haut niveau, débats contradictoires et constructifs comme à l’époque où la Génération des Professeur Ali Nouhoum Diallo était au perchoir et des leaders coriaces comme Me Mountaga Tall à l’opposition face à l’actuel Patron de l’Exécutif Ibrahim Boubacar Kéïta à la Primature.

Toutefois, force est de reconnaitre que la fin annoncée du système à travers les Résultats provisoires proclamés par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, ne saurait être heureuse pour tout le monde. Ce ne fut qu’un espoir déçu.

A l’instant, il semble que ce sont ceux qui oublient voire ignorent consciemment ou inconsciemment les raisons ayant amené le Peuple malien dans toutes ses forces vives à mettre à terre le Régime du GTM (Général Moussa Traoré) qui émergent sous le label de la promotion des jeunes. Une nouvelle Génération de ténors du ‘‘Système’’ en passe de confondre leur destin individuel avec celui de l’Etat, de la Nation tout entière. « La désillusion pour eux risque d’être douloureuse assurément », rétorque un leader politique de la place.

Pour préserver les acquis à eux, les adeptes du ‘‘Système’’ multiplient les stratégies à trait de trafic d’influence au sein des juridictions compétentes pour empêcher par tous les moyens l’effectivité d’une nouvelle configuration politique devant produire de réels changements au sein de l’Assemblée Nationale. Peu importe à leurs yeux si cela conforterala jeune Démocratie avançant jusque-là cahin-caha.

En tout état de cause, une nouvelle Génération est désormais née dans les rangs des élus du Peuple. Reste à savoir si la vieille Génération de Parlementaires saura se battre objectivement afin que cette fin annoncée du ‘‘Système’’ soiteffective et salutaire à tous points de vue. Ce, non seulement pour le parti au pouvoir, à savoir le RPM et ses alliés, devant ainsi retourner revoir sa copie à la base ; c’est-à-dire auprès du Peuple ; mais aussi pour l’ensemble du processus démocratique malien. Ce, en ce sens que le culte de la personnalité et le nombrilisme des leaders de certaines formations politiques n’ont fait, jusque-là, que le malheur de la Démocratie, en causant des torts au Peuple souverain.C’est pour que la Démocratie et la volonté populaire triomphent au profit de tous et de chacun et non en faveur d’une poignée d’individus ou de partisans. L’immobilisme, le statuquo doit, donc, mourir pour que s’instaure un parlement véritable ressuscitant les vertus démocratiques escomptées.

Reste à espérer que l’idéal porteur de cet élan de changement tant prôné ne pourrait, cette fois-ci, être étouffé, comme à l’accoutumée, dans l’œuf. Ce qui fera dire un Acteur politique de la place que toutes les prières du pays doivent accompagner les nouveaux élus du Peuple afin que la présente législature arrive à savoir tirer les leçons de l’échec des apparatchiks. Surtout que certains Hommes de l’appareil n’ont pas dit encore leur dernier mot. Bref, à quand l’heure de la rupture avec le statuquo pour que règnent la quiétude sociale et la stabilité interne dans ce pays en profonde crise sécuritaire, sanitaire et socio-économique profonde.

Djankourou
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