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Réouverture partielle des classes : Les promoteurs privés entre soulagement et inquiétude
Publié le jeudi 4 juin 2020  |  Le Démocrate
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Le gouvernement du Mali a décidé d’ouvrir les classes d’examens ce mardi 02 juin 2020. Une initiative à la fois salutaire et inquiétante dans le milieu scolaire. Les établissements privés se réjouissent à la fois de cette ouverture, mais s’inquiètent aussi des risques d’une propagation du coronavirus. Cependant, ils se préparent le mieux possible pour permettre aux enfants de poursuivre l’année scolaire. C’est ce que nous avons pu constater au cours de notre reportage dans certains établissements privés dans la capitale, Bamako.
Fermées pour cause de la crise sanitaire, certaines classes sont ouvertes ce mardi 02 juin. Pourtant la pandémie n’est pas encore un mauvais souvenir. Elle est toujours d’actualité. Le risque plane toujours. C’est pourquoi nous nous sommes rendus dans certains établissements pour nous enquérir des conditions dans lesquelles les élèves vont reprendre les cours et comment les responsables desdits établissements accueillent l’annonce.

Dans le groupe scolaire privé Biasson Dembélé, sis à Niamakoro, des dispositions sont prises pour cette réouverture. Elles pourront être renforcées s’il le faut, selon le promoteur de Kalifa Dembélé. A notre micro, M. Dembélé a d’abord déploré les difficultés qu’a causées la pandémie sur le plan mondial dans tous les domaines, avant de se prononcer sur la situation scolaire. « Cette pandémie a causé un problème mondial, une difficulté mondiale sur le plan économique, sanitaire et éducatif, puisque c’est de ça qu’on parle », laisse-t-il entendre.

En ce qui concerne la réouverture, Kalifa Dembélé affirme que son établissement n’est pas resté en marge de l’annonce faite par les autorités. « L’annonce qui a été faite pour une rentrée partielle prévue pour ce 02 juin, nous ne sommes pas restés en marge de cette situation. Nous avons pris les dispositions et ces dispositions sont connues de tous. Il s’agit du lavage des mains comme vous l’avez constaté à l’entrée, du port des masques, les gels », explique-t-il. Aux dires du promoteur, l’établissement entend donner des masques à tous les élèves sans exception. C’est pourquoi ils ont fait une commande de plus de mille masques, affirme le promoteur.

Kalifa Dembélé a profité de notre micro pour parler les conditions du personnel enseignant de son établissement en cette période difficile. Si ailleurs les enseignants se plaignent pour non payement en cette période de crise, au groupe scolaire Biasson, c’est le contraire. Selon le promoteur, les enseignants percevaient leurs salaires. À la question de savoir si le personnel est accompagné, le promoteur de répondre : «Le plus grand accompagnement, c’est de payer du salaire. Nous sommes à jour dans le payement des salaires des enseignants ». Un accompagnement qui a eu des effets sur la continuité des cours. Car, affirme Kalifa Dembélé, les enseignants passent toute la journée à venir à l’école. Ils continuent à accompagner les enfants dans les familles en leur envoyant des supports des cours et exercices, indique-t-il.

Au sujet de la prolongation de l’année scolaire, Kalifa Dembélé s’inquiète pour les difficultés qui vont être posées à cause de l’hivernage. Car, il a conscience que l’agriculture est l’activité économique principale de notre pays. Pour lui, l’hivernage n’est pas très favorable aux études dans notre pays.

« La saison sèche est beaucoup plus favorable pour les études que la saison pluvieuse. Pendant la saison pluvieuse, les gens sont plus orientés vers l’agriculture, la pêche, l’élevage », dit-il. Alors, s’il faut aujourd’hui prolonger l’année scolaire sur cette période hivernale, ça pose des difficultés. D’abord l’accès à l’école pour les parents qui ne seront pas accompagnés par les enfants dans les champs, difficulté pour avoir des salles de classe, note-t-il. A cela s’ajoutent des inondations des écoles.

Au collège Abdoul Karim Konaté sis à Lafiabougou, l’annonce de la réouverture est un soulagement mais ne laisse pas le promoteur indifférent aux éventuels risques de contamination. Elle soulage en ce sens qu’elle permettra aux élèves de regagner les classes. Et permettra aussi à l’établissement de payer les arriérés du personnel faute de non payement des frais de scolarités des parents d’élèves qui estiment que pas de classes, pas de payement.

« L’école malienne vit sa plus mauvaise période en ce moment, surtout les écoles privées », déplore le promoteur Abdoul Karim Konaté. « Les écoles privées sont liées aux payements des parents d’élèves. Or, il n’y a pas de classes et les parents ne payent pas », dénonce M. Konaté. A ses dires, depuis la fermeture des écoles, elles ne reçoivent plus d’argent. Si l’école n’a pas d’entrée d’argent, on sait ce que sera les conséquences, affirme-t-il.

Konaté apprécie l’ouverture des classes, mais s’inquiète pour la santé des enfants. Il estime que la gestion de la crise par les autorités n’est pas à hauteur de souhait pour protéger les écoliers. Pour lui, quand on fait le test qui se révèle positif, on doit faire le test avec les personnes contact. Mais force est de constater que le gouvernement ne faisait pas cela, a dénoncé M. Konaté. « Si le gouvernement arrive à faire le test de toutes les personnes contact des victimes, l’école sera prête pour l’ouverture », pense-t-il.
Si monsieur Konaté ne peut pas obliger le gouvernement à effectuer le test à toutes les personnes contacts, il peut au moins exiger le respect des barrières dans son établissement. C’est pourquoi il prend le risque d’ouvrir les portes de son école à l’annonce des autorités. A l’en croire, les cours se poursuivront chez lui dans le respect strict des dispositions sanitaires. « Les dispositions que nous avons prises chez nous, c’est d’ouvrir d’abord les classes de 9ème année seulement. Nous allons faire des classes de 25 personnes, une personne par table et aucun élève ni maitre ne sera accepté à l’école sans respecter les mesures. A savoir le lavage des mains à l’entrée. Dans les classes, il n’y aura pas d’échange de matériels entre les élèves ou entre les élèves et maitres, pas de regroupement dans la cour », explique le promoteur du collège Abdoul Karim Konaté. Au-delà de ces mesures, poursuit-il, il n’y aura pas de vente d’aliments à l’enceinte de l’école.

Parlant de la durée de l’année scolaire, M. Konaté estime qu’à une situation exceptionnelle, il faut des solutions exceptionnelles. Comme on le dit, on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Pour lui, soit on perd l’année soit on se sacrifie à supporter l’hivernage pour poursuivre les cours pour que les enfants ne perdent pas une année.

Pour conclure, Abdoul Karim Konaté a demandé aux Maliens de croire à cette maladie. Pour lui, « ce n’est pas à l’Etat de faire la police derrière les gens. Nous sommes responsables, alors il nous appartient de nous protéger ».

Oumar SANOGO
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