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Édito : Pitié pour IBK
Publié le vendredi 5 juin 2020  |  Le Pays
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© aBamako.com
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Je commence par la fin. Si IBK savait qu’il allait être vomi de la sorte par les Maliens, il se serait éloigné du fauteuil présidentiel et vivre dignement le reste de sa carrière politique et être une icône reconnue, un jour, par le Mali.


Le voilà Président en 2013. Un fait de Dieu ! Comme il est aisé de comprendre que nul n’échappera à son destin, Amadou Toumani Touré venait d’être chassé du pouvoir par des militaires révoltés. C’est fait à l’orée des préparatifs de la présidentielle. ATT étant au terme de ses deux mandats, il devait nécessairement passer la balle à un de ses proches comme nous le vivons au Mali depuis 1991. L’homme le plus cité à l’époque, c’était Modibo Sidibé. Contre toute attente, le pouvoir chute. Alors, l’homme annoncé politiquement fini, considéré aussi aux yeux du peuple comme une victime politique, refait surface.

Qui pour redresser le Mali ? Son nom résonne partout. Putschistes, société civile, religieux, partenaires étrangers du Mali… tout le monde voyait en l’homme le modèle pour la mission. C’est ainsi qu’il prend le pouvoir sans difficulté en 2013. Dès son entrée en fonction, IBK annonce des mesures drastiques. Tout le monde voyait déjà la misère du Mali au passé : Corruption, école, santé, emplois, rébellion… Il en a promis. L’effet avait commencé à se sentir et tout brusquement comme un coup de tonnerre tout tombe dans l’eau. Des menaces sans effet. Le Roi étant démasqué, un homme à faible esprit, alors un boulevard de laisser-aller prend place.


Son entourage, au lieu de l’aider dans la mission s’est plongé dans l’aventure de se remplir d’abord les poches. Le Mali n’est plus une priorité. Ainsi, famille, parti politique (RMP) et alliés s’adonnent à des pratiques peu orthodoxes. Ils pillent le peu qui reste des ressources du pays, ils placent leurs propres proches à des postes stratégiques et cette java sur le dos du peuple malien laisse grandement ouverte la porte aux groupes indépendantistes du nord. IBK finira par courber l’échine devant ces hommes. Il leur accorde tout sous couvert d’un prétendu accord ; un document qui devait résoudre le problème, mais qui a, au contraire, asphyxié complètement le Mali.
Aujourd’hui, que reste du Mali ? Pratiquement rien !
IBK a trahi la confiance du peuple, mais son entourage a guillotiné le Mali. Au lieu de l’aider, ils ont procédé d’abord à son affaiblissement et ensuite mis en œuvre leur sale besogne. Aujourd’hui, IBK n’existe que de Nom. Ce n’est pas lui qui gère le pays, mais des prédateurs prêts à tout pour assouvir leurs faims.

À sa place, pour se racheter et sauver son honneur, le mieux serait de partir de lui-même avec un discours franc dans lequel il présentera ses excuses au peuple pour n’avoir pas été à la hauteur de la mission à lui confiée. Mais pas question de coup de force, pour le démettre, qui est contraire à la constitution.
Qu’IBK le fasse pendant qu’il est temps.
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays
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